Flash n°31 (htm)

Publié le : 07/04/2006

Lettre
Numéro
31
Flash
7
avril 2006
La
lettre Flash au format pdf

UN MOUVEMENT
PUISSANT CONTRE LA PRECARITE

QUI BOUSCULE LES DOGMES LIBERAUX

 

L‘opposition farouche et réfléchie
de la jeunesse, des salariés, contre le Contrat de Première Embauche
fait exploser au grand jour un des enjeux majeurs de ce début de siècle.

Les millions de manifestants dans les rues des villes de France, dans un exceptionnel
brassage de générations, une unité intersyndicale jamais
vue depuis des décennies, apportent un démenti sévère
à ceux qui condamnaient notre société au déclin,
à l’immobilisme, voire limitaient le choix à des variantes
du libéralisme.

Rien de ce qui était proclamé comme modèle
de réussite économique des sociétés européennes
“ post-industrielles ” ne se réalise !
Le CPE en est
l’emblématique symbole, il s’inscrit dans une offensive globale
contre le droit du travail (CNE,…). Outre qu’il
instaure pour tous les jeunes une précarité systématique,
le CPE est un dispositif cohérent de disqualification des formations,

qu’elles relèvent du secondaire (lycées professionnels),
du supérieur court (IUT) ou long. La simultanéité
de ce contrat et de l’extension de l’apprentissage avant la fin
de la scolarité obligatoire, n’est pas fortuite.
C’est
le cœur même des missions du système d’enseignement
supérieur qui est visé par le CPE.
A l’opposé
d’articulations fortes entre recherche et formations, d’ouvertures
critiques sur le monde et sa complexité, d’incitation à
l’autonomie, l’horizon des étudiants serait ainsi borné
à des temps courts et leurs qualifications ne seraient pas reconnues.
Les diplômes, si dénigrés par le MEDEF parce qu’ils
appellent des grilles de reconnaissance et de salaires –autrement dit,
des droits- seraient ainsi en voie d’effacement devant les “ compétences
” dont seul l’employeur serait juge. Et quel mépris pour
tous les parcours professionnalisants élaborés dans les universités
ces dernières années !

Malgré les intentions déclarées
par les gouvernements européens sur “ la société
de la connaissance ”
(cf. Conseil européen de Lisbonne en
2000, qui recommandait d’investir 5 % du PIB pour l’enseignement
supérieur et la Recherche), l’accès
et la réussite dans les études stagnent, voire régressent,
en France ;
après la mobilisation exemplaire de la communauté
scientifique les moyens de la recherche ne s’améliorent
que marginalement
mais avec un pilotage technocratique
accru, une dépendance renforcée aux intérêts privés
et une extension des emplois précaires.
Ainsi la
précarité devient la règle pour l’entrée dans
la vie active,
qui laisse de côté des millions d’individus
(5 M en France). Elle est déjà bien installée dans les
universités ! Le “ pacte ” recherche
voté ce 4 avril, élargit de façon massive la précarité
chez les jeunes chercheurs (3000emplois) et dessaisit la collectivité
nationale du choix des priorités.
Les entreprises investissent
peu dans les activités de Recherche & Développement ; via
la loi, elles se défaussent sur l’ANR du développement nécessaire
de ces activités. Seuls des investissements durables et d’ampleur
favoriseront la créativité scientifique, le dépôt
de brevets… et plus largement, les créations d’emplois.

La lutte pour l’abrogation du CPE est au cœur
des questions d’emploi.
Contre la précarité, c’est
tout le dispositif formations-qualifications-emploi qu’il faut relancer.
Les enseignants du supérieur, aux côtés des étudiants,
de la jeunesse en général, portent ces revendications dans les
grèves et dans les manifestations, dans les dialogues citoyens, dans
les établissements, et plus largement, dans l’exceptionnel débat
intersyndical, interprofessionnel, intergénérationnel. Face
au mépris et aux provocations du Président de la République,
du gouvernement, envers les étudiants, la jeunesse, les manifestants
et les institutions, la communauté universitaire doit exercer sa vigilance,
exprimer sa capacité de riposte et promouvoir dans le débat des
réponses politiques alternatives.



Plongé au cœur de la double dynamique de ce mouvement, celle
des mobilisations étudiantes responsables et autonomes, comme
celle de l’unité syndicale exceptionnelle, le SNESUP appelle
tous les enseignants du supérieur à redoubler de présence
dans les établissements, à décider en AG des modalités
de consolidation des succès de leur mobilisation et de leurs
actions de grève. L’abrogation du CPE doit être décidée
avant le 17 avril afin que s’ouvrent enfin pour tous des perspectives
pour la formation, la qualification, l’emploi ; et que se déterminent,
dans l’intérêt de tous, les modalités de fin
de l’année universitaire. Le SNESUP, avec la FSU, utilisera
tous les moyens d’action pour y parvenir. Il appelle à
assurer le succès des temps forts lancés par la coordination
étudiante avec le soutien des 12 organisations syndicales, à
commencer par le 11 avril et à organiser avec les étudiants
les contacts interprofessionnels susceptibles d’élargir
dans l’unité la mobilisation contre la précarité
et pour l’emploi.


Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale
), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation
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