Flash n°3 (htm)

Publié le : 09/09/2005

Lettre
Numéro

3

Flash

12 Septembre 2005


LMD : Pour une autre dynamique pour les formations supérieures et les
diplômes

La
lettre Flash au format pdf
(mise en page originale)


 




La mise en place du LMD a fait l’objet de divers constats ou initiatives
en 2004-2005 : enquête Comité de suivi licence, Etats Généraux
de l’UNEF, interventions du SNESUP en CNESER. A ce jour, tous les établissements
ont mis en place le LMD pour tout ou partie de leurs formations, hormis le secteur
santé.

Le SNESUP a fait part de son bilan : illisibilité, manque de cohérence
des formations, pilotage souvent autoritaire, parfois laxiste, imposé
par la DES, ses experts et ses conseillers, etc. Nous avons dénoncé
les nombreuses difficultés pratiques et matérielles que le passage
au LMD a engendrées dans les établissements : aggravation de la
charge de travail des personnels, dégradation des conditions d’études,
contraintes calendaires contraires aux impératifs pédagogiques,
etc.

A partir de ce bilan, plus que le simple « coup de peigne » évoqué
par D. Vitry le 18 Juillet (cabinet du Ministre), il est urgent d’engager
une autre dynamique de transformation des formations supérieures
,
assurant leurs ouverture et reconnaissance scientifiques, culturelles, professionnelles,
sociales en France, en Europe et au-delà.

Le SNESUP réaffirme sa demande d’une négociation avec les
organisations syndicales de personnels et d’étudiants sur ce chantier.

Faites-nous part de vos réflexions !. Nous pouvons participer
à des réunions locales.




Un rapport de l’IGAENR publié début septembre confirme les
analyses du SNESUP mais émet des préconisations qui aggraveraient
la situation

Télécharger
le rapport sur notre site




Malgré une méthodologie écartant les organisations représentatives
des personnels, des étudiants et du monde socio-économique, ce
rapport confirme les analyses du SNESUP sur le LMD. Mais il sous-estime nombre
de difficultés pratiques et matérielles. Contradictoirement, ses
préconisations, pour l’essentiel, ne feraient qu’aggraver
une situation déjà fort inquiétante pour les cursus et
les diplômes.



L’IGAENR (Inspection Générale de l’Education Nationale)
pointe « des défaillances plus fondamentales et préoccupantes
pour l’avenir de la réforme » : « les objectifs principaux
de l’Espace européen de l’enseignement supérieur sont
loin d’être atteints », notamment la lisibilité des
formations qui « ne s’est pas nettement améliorée
» et l’absence de mobilité vu « la conception même
des contenus de formation, spécifiques à chaque université
». Il constate une réflexion pédagogique « souvent
passée au second plan », d’où des formations plus
transposées que transformées (ex. en droit) et « l’accompagnement
des étudiants (qui) n’est pas généralisé ».
Ces constatations, le SNESUP les avait déjà faites, notamment
en CNESER.



Ce rapport dénonce aussi d’autres « insuffisances et difficultés
inhérentes à la phase de transition » :



- « la définition des cycles et les conditions d’accès
au master ne sont pas confirmées »



- « les formations préparant aux concours sont mal identifiées
»



- « la mise en place des enseignements transversaux » (langues,
informatique) « reste problématique et inégale »



- « la définition de l’interdisciplinarité et de la
pluridisciplinarité n’est pas partagée »



- « la procédure d’habilitation manque de transparence »



- la disparité des modalités de contrôle des connaissances,
domaine « où la sécurité juridique est la plus incertaine
».

À propos des formations professionnelles, l’IGAENR s’interroge
sur la difficulté de leur intégration, notamment les IUP, et la
manière de « supprimer le caractère tubulaire des ces formations
sans les dénaturer » et de « répondre au mieux aux
attentes des milieux économiques ».



Le rapport relève aussi les conditions de travail difficiles des personnels
IATOSS et enseignants-chercheurs, l’absence de leur formation aux nouvelles
tâches.

Mais il gomme les liens formation/recherche, tant en matière de contenu
(sauf pour les Masters), d’attribution des emplois, d’éviction
de MC non HDR en M2, que d’accès au Master pour les étudiants,
alors que le pilotage du Ministère s’est effectué sous couvert
d’un « adossement » à la recherche.

De surcroît, hormis une concession sur « des conférences
par domaines de formations », l’IGAENR tire des conclusions contradictoires
avec sa propre analyse, avalisant la logique régressive à l’origine
de ces écueils (politique de la DES, positions de la CPU).

Exemples : L’Inspection affirme que la solution à l’illisibilité
« n’est peut être pas à rechercher dans une harmonisation
nationale des intitulés ». Elle propose une « habilitation
des masters au niveau des mentions – non pas des spécialités
», ce qui abolirait la distinction professionnel/recherche, et abandonnerait
aux établissements la mise en place des spécialités. Elle
préconise pour le Master « qu’il n’y ait plus de sélection
au milieu du cycle master », s’inspirant de la conception de la
CPU plutôt favorable au renforcement élitiste de la sélection
à l’entrée en M1. Elle met en cause l’initiative de
la MSTP et de la Société de Physique de proposer une maquette
de licence de physique !



D’autres propositions de l’IGAENR conduiraient à la mutation
du service public vers un système libéral :



- renforcement législatif de l’autonomie des universités,



- plus grande autonomie financière, budget global sous prétexte
de LOLF, nouveaux critères pour les dotations des universités
;



- cadre juridique nouveau pour renforcer « l’attractivité
», avec référence explicite au « classement de Shanghai
».

Enfin, le contrôle de l’Etat serait accentué :



- contrat global administration – université, associant recherche
et formation au risque d’une subordination des formations à l’expertise
recherche



- pilotage de l’enseignement supérieur par « l’évaluation
», rôle renforcé des conseillers d’établissement.



Ces diverses préconisations conjugueraient les tares d’une autonomie
exacerbée et d’un contrôle étatique arbitraire.



Le ministère doit maintenant enregistrer les critiques de l’IGAENR
et engager la refonte des arrêtés de 2002, en prenant en considération
les propositions du SNESup.



Rapport en ligne :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igaen/rapports/lmd_2005.pdf

 


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