Fla06 n°20

Publié le : 10/02/2006

Lettre
Numéro
20
Flash
10
février 2006

Rencontre avec le Ministre l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche,

M. François Goulard, le 8 février

La
lettre Flash au format pdf
(mise en page originale)






Le SNESUP (Jean Fabbri, Pierre Duharcourt, Michelle Lauton, François
Bouillon, Sylvie Pittia) a exposé au Ministre l’inquiétude
et la colère que suscitent les dispositifs du Contrat de Première
Embauche, au lendemain des manifestations unitaires des jeunes, des salariés
du 7 février. Notre expression forte s’exprime ici comme citoyens
et syndicalistes, comme universitaires attachés aux perspectives d’emplois
stables et qualifiés, dotés de tous les droits sociaux, auxquels
doivent conduire les formations.

Thèmes abordés :

1. Budget : Insuffisance des engagements de l’Etat pour l’enseignement
supérieur et la recherche tant en matière de postes que de financement
(une dizaine d’universités ont refusé leur budget). Le SNESUP
considère que cette situation est en contradiction avec les intentions
affichées et les engagements internationaux. Il réclame la convocation
d’un CNESER plénier pour discuter des besoins et de leur répartition
dans les établissements ainsi que de la ventilation de la totalité
des 1100 emplois créés en 2006.

Le ministre est quant à lui satisfait compte tenu des contraintes
budgétaires !

2. Recherche : Le projet de loi recherche et tout ce qui l’anticipe (agences,
préfigurations de fusions d’établissements, PRES etc…)
sont dans l’incapacité de donner confiance et motivation aux chercheurs
et enseignants-chercheurs. Le SNESUP réclame une programmation pluriannuelle
jusqu'à 2010 avec chiffrage (en euro constant !) et souligne l’exigence
de la communauté scientifique de voir décharger d’un demi-service
d’enseignement tous les nouveaux MCF-PU recrutés. Pour le syndicat
l’augmentation du nombre et du montant des allocations s’impose.

Pour le ministre : « programmer plus loin et plus est impossible
», les départs à la retraite (nombreux) assureront les recrutements
!...


Le SNESUP réitère l’exigence de diminuer la charge d’enseignement
–étape à 150h – et rappelle l’avis du CES de
revenir progressivement aux 128 heures (eq. TD) pour tous les enseignants-chercheurs.
Il demande le report de la discussion du texte et l’ouverture d’authentiques
négociations. Il dénonce les opérations visant à
diviser la communauté scientifique et universitaire dans l’anticipation
de la préparation des décrets.

A ce sujet, le Ministre a formulé des propos blessants : «
beaucoup de jeunes recrutés ne font pas de bonne recherche ». Il
ne veut pas reconnaître que le « pacte recherche » et les
agences organisent et systématisent la précarité ».
« L’enseignement n’empêche pas de faire de la recherche
».

3. Formations : la révision via le CNESER des orientations et textes
régissant le LMD après 4 ans de mise en pratique est réclamée
par le SNESUP. Des dispositifs pour

démocratiser l’accès et la réussite dans l’enseignement
supérieur sont indispensables, pour élargir l’accès
aux niveaux M et D. Nous dénonçons la non accréditation
de l’école doctorale de l’Université du Littoral,
les regroupements arbitraires de laboratoires, d’Ecoles

Le ministre prend l’engagement de recevoir notre syndicat
sur un bilan du LMD puisqu’il se dit préoccupé des échecs
en « 1er cycle ».

4. Démocratie : le fonctionnement des instances, tant celles qui existent
(CNESER, CTPU) que celles annoncées par le projet de loi inquiète
bien au-delà du SNESUP : le CTPU doit être convoqué sur
la révision des arrêtés de reclassement. Le Ministère
l’ignore ! Mais il organise le découplage des discussions entre
« experts » et organisations syndicales, sur la question du cahier
des charges des formations et de l’intégration des IUFM, sur les
dispositifs d’évaluation de la loi recherche, sur les PRES….
Ce procédé nie la représentation syndicale. Nous exigeons
des réunions plénières dans lesquelles tant le Ministère
que les organisations syndicales pourraient faire appel à des experts.

Pour aborder les questions :



- des postes aux concours du premier et du second degré, plus généralement
dans la fonction publique, des droits sociaux des étudiants, du logement
étudiant



- de l’intégration des IUFM et du cahier des charges des formations,

François Goulard nous renvoie au Ministre Gilles de Robien

Nous relayons aussi les situations inquiétantes de certains établissements
:



Muséum d’Histoire Naturelle, où 10 postes
de professeurs sont supprimés et transformés en postes de MCF,



ENI de Metz et IUT de Rouen, pour des dysfonctionnements dans
la direction de ces établissements,



EIVL de Blois, Ecole victime de la convoitise des élus
locaux,



Etablissements d’Outre-mer, sous-dotés

Le ministre s’engage à examiner les dossiers. Il considère
que l’émiettement des structures, l’externalisation ne sont
pas de « bonnes solutions » pour les structures scientifiques qui
n’ont pas assez de moyens. Il convient plutôt de rapprocher les
Ecoles d’ingénieurs et les universités.

Autosatisfaction globale mais quelques aveux : « les métiers
du supérieur sont sous-payés », « il faudrait faire
plus», « le LMD a été réalisé peut-être
mal… mais vite en comparaison avec nos voisins d’Europe. »,
« la reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives n’est
pas la bonne formule économique ».


Cette rencontre confirme que seule la mobilisation des universitaires et des
étudiants est à même d’infléchir les choix
politiques de ce gouvernement…y compris sur des questions où sa
mauvaise foi est patente !

Le SNESUP appelle à être aux côtés
des étudiants les 14 et 16 février, et à préparer,
dans l’unité la plus large, le 7 mars.


Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale
), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation
à : sg@snesup.fr