En Argentine, la mobilisation s’amplifie contre les mesures d’austérité

Publié le 27 octobre 2024

Depuis des mois, la communauté universitaire, tout comme une grande partie de la société argentine, se mobilise contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement de Javier Milei.

Cette mobilisation a pris une nouvelle dimension à la suite du veto opposé par le président à la loi précédemment adoptée pour indexer le budget des universités sur l’inflation, revaloriser les salaires des enseignant·es et les frais de fonctionnement des universités.

Après une nouvelle manifestation générale devant le Congrès, le 2 octobre dernier, qui a rassemblé 300 000 personnes, toutes sensibilités politiques et syndicales confondues, les universités cherchent aujourd’hui à pérenniser ce mouvement, en mettant en place réunions publiques, assemblées générales et appel à la grève. Une trentaine d’entre elles sont bloquées par un front uni d’enseignant·es et d’enseignant·es-chercheur·ses, de personnels administratifs et d’étudiant·es, à Buenos Aires comme partout ailleurs dans le pays.

DESTRUCTION PROGRAMMÉE

Un communiqué du Conseil inter-universitaire national (représentant l’université publique d’Argentine), publié le 9 octobre, rappelle que 70 % des salaires des enseignant·es et personnels administratifs de l’université publique sont inférieurs au seuil de pauvreté ; que les fonds alloués ne suffisent plus à assurer l’entretien minimal des bâtiments ; que le versement des bourses aux étudiant·es est menacé et qu’aucun investissement pour la recherche n’a été réalisé depuis des mois. Il désavoue enfin la position des députés qui ont contribué au désengagement de l’État face à cette situation intolérable et à la destruction programmée de l’université.

Par Florence MOUCHET, membre du secteur International du SNESUP-FSU, et Marcelo GONZALEZ MAGNASCO, universidad nacional de las artes (Buenos Aires), membre de la Fesiduas

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Buenos Aires 2024