Démographie étudiante : le second boom
Le service statistique du ministère de l’enseignement supérieur confirme ce que le SNESUP-FSU avance depuis des années, à savoir que, compte tenu de la démographie, le nombre d’étudiant·es devrait continuer de progresser jusqu’en 2032.
La France fait face depuis 2010 à une forte augmentation de sa population étudiante (+ 500 000, soit 20 % de hausse, selon le ministère de l’éducation nationale). L’université a dû, quant à elle, accueillir 200 000 étudiant·es supplémentaires. Cette progression, régulière depuis 2008, devrait atteindre un palier de 3,1 millions d’étudiant·es à l’horizon 2028. À partir de 2030, l’étude projette une stabilisation des effectifs jusqu’en 2033 ; les effectifs universitaires devraient toujours représenter plus de la moitié de la totalité des étudiant·es (52 %).
Si le ministère, en lien avec la baisse des néobachelier·ères, prévoit, à partir de 2031, une baisse des effectifs d’étudiant·es à l’université, elle resterait limitée, le nombre d’étudiant·es restant supérieur de 0,7 % à celui observé en 2023. Elle porterait surtout sur le nombre d’étudiant·es de licence (– 0,8 % entre 2023 et 2033), l’effectif en master serait proche de celui de l’année 2024 et supérieur à celui de 2023 (+ 2,9 %). Par ailleurs, selon le SIES, cette baisse ne serait pas homogène entre les filières1.
SURCHARGE DE TRAVAIL
Non préparée et non accompagnée par les pouvoirs publics, la hausse du nombre d’étudiant·es pèse déjà fortement sur la qualité de leur encadrement, alors que les nouveaux entrant·es, issu·es de milieux souvent moins favorisés, auraient besoin d’un encadrement renforcé2. Actuellement, les universités ne tiennent plus que par la surcharge de travail portée par leur personnel.
par Emmanuel de LESCURE et Laurence MAUREL, coresponsables du secteur Formations supérieures