Déclaration de J. Fabbri, secrétaire général du SNESUP
DÉCLARATION DE JEAN FABBRI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SNESUP
Le gouvernement manoeuvre et trompe l'opinion publique en matière d'enseignement supérieur et de recherche.
Alors que des dizaines de milliers d'universitaires ont participé depuis bientôt six semaines à des mouvements revendicatifs continus, utilisant toutes les modalités d'action : pétitions très largement signées, motions dans les conseils (partout en France), grèves administratives (suspendant les délibérations d'examens depuis bientôt deux mois), grèves, manifestations dans les villes universitaires et manifestations nationales, les ministres opposent aux revendications fondées des menaces et de très mineures inflexions sur les textes et mesures contestés..
A la crise globale dans la recherche et l'enseignement supérieur que le gouvernement a déclenchée et qui porte sur les liens essentiels entre recherche et formation, sur l'emploi scientifique statutaire (à l'opposé des suppressions de postes), sur la qualité de la formation des enseignants, sur les statuts et carrières, le gouvernement ne propose encore aujourd'hui aucune issue globale négociée. Cet acharnement à mettre en place une logique concurrentielle de l'enseignement supérieur et de la recherche, fondée sur une organisation managériale des établissements, met en péril la recherche en France et la capacité de former dans les établissements universitaires au meilleur niveau les nouvelles générations.
Dans l'immédiat, l'intransigeance du gouvernement, ses pressions contre le droit de grève, rendent problématique pour les étudiants la sérénité du second semestre universitaire. Il est temps d'entendre la colère et les propositions des universitaires, des personnels, des chercheurs dans l'action. Le SNESUP appelle les universitaires à s'emparer des propositions qu'il a synthétisées dans un document rendu public le 16 mars pour contraindre le gouvernement à abandonner ses projets et dispositifs régressifs et à ouvrir une nouvelle page pour l'enseignement supérieur et la recherche publics.
Paris, le 17 mars 2009