Construire une formation de qualité pour le recrutement exceptionnel annoncé

Publié le 6 octobre 2012

Construire une formation de qualité pour le recrutement exceptionnel annoncé

Communiqué Snesup du 5 octobre 2012

 

L'annonce d'un recrutement exceptionnel d'enseignants dans le premier et le second degré est de nature à améliorer les conditions de travail dans les écoles et les établissements, mais cela risque de se faire au détriment d'une formation de qualité.

En effet le concours supplémentaire en juin 2013, ouvert aux étudiants de M1 (et au M2) avec admissibilité en juin 2013 et admission en juin 2014 impose des mesures d'urgence pour garantir une réelle formation avant et après le concours.

Pour que ces recrutements puissent se faire dans de bonnes conditions - et notamment en utilisant le potentiel des IUFM et des UFR -, il est impératif de pouvoir dispenser aux candidats inscrits en M1 cette année ou désirant passer les écrits de juin, le temps de formation en master et l'intégralité d'une formation au concours. Il faut donner pour 2013 des moyens supplémentaires aux formations car la préparation à ce nouveau concours doit se faire en un temps réduit, et il faudra assurer des formations à la rentrée 2013. Ces préparations doivent pouvoir intégrer des étudiants disposant déjà d'un master ou plus, aux salariés. De plus, il faut permettre aux étudiants de pouvoir assister aux cours et donc donner des allocations d'étude à tous ceux qui se destinent aux métiers de l'enseignement dans l'attente de la mise en place d'un véritable pré-recrutement qui règlerait en partie les problèmes de vivier pour les sessions à venir. Dans le cas contraire les postes ne pourront pas être pourvus.

La mise en place d'un stage en responsabilité pour 6 h en M2 (tiers temps de service rémunéré mi temps ) va avoir des incidences nombreuses sur la réalisation des maquettes de master et donc la qualité du master délivré. Il faut définir un cadre national afin que la formation dispensée en M2 ne puisse être inférieure à deux jours et demi par semaine, consécutifs, qu'elle soit à la fois un accompagnement à l'entrée dans le métier et un véritable master comprenant une partie de recherche. Cela ne peut se construire en urgence, sans un travail commun entre l'université et le rectorat.

Les stages ne devront se dérouler que lorsqu'il existe une véritable équipe comprenant des tuteurs formés, en lien avec les formateurs IUFM.

C'est à ces conditions que la logique de recrutement sans formation qui a prévalu sous les ministères précédents pourra être remise en cause.