Communiqué SNESUP sur la sélection en master

Publié le 30 juin 2014

COMMUNIQUE du SNESUP-FSU sur la SÉLECTION EN MASTER.

Mardi 10 juin 2014, à l'Assemblée Nationale, à l'occasion d'une question du député Patrick Hetzel, qui demande de "déplacer la sélection de l'entrée du M2 vers l'entrée du M1", le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Benoit Hamon, a qualifié la sélection entre le M1 et le M2 de « survivance », indiquant qu'il « est en effet inadmissible qu'il y ait une sélection en milieu de cycle ». « Nous envisageons une approche globale de l'accès au master et de la sélection des étudiants en fin de M1 ». La sélection n'est donc pas écartée dans les propos du ministre.

Sur le site du MENESR, le 25 Juin 2014, le ministre ainsi que Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, indiquent qu'ils « tiennent à réaffirmer leur refus de toute sélection à l'entrée en master et leur attachement à la démocratisation de l'enseignement supérieur ». Donc la sélection serait écartée ?

Les étudiants, majoritairement opposés à un tel oukase, aspirent légitimement à poursuivre leurs études le plus loin possible ; la France a besoin de cadres qualifiés au niveau master dans de nombreux domaines, y compris pour des métiers en émergence. La sélection des étudiants à l'entrée en M1, ou en amont, est donc en contradiction avec l'objectif d'augmenter la qualification des diplômés. Elle est aussi en contradiction avec les besoins et les textes existants. Par exemple, les concours pour devenir enseignants se passent pendant le master, le M1 est nécessaire pour accéder aux Centres de Formation à la profession d'Avocats et à l'Ecole Nationale de la Magistrature.

Le SNESUP-FSU rappelle qu'il se prononce pour la double finalité des formations de l'Enseignement Supérieur : poursuite d'études ou insertion professionnelle. Il est hostile à toute sélection, tant à l'entrée en master qu'au cours du master. C'est la valeur des contenus de formation et la réussite des étudiants aux évaluations afférentes, attestées par le diplôme, qui garantissent la qualité des acquis, la qualification obtenue et qui fondent l'aptitude à la poursuite des études (de licence en master et de M1 en M2). Le master constitue ainsi un prolongement de la formation en licence, qui doit être assuré par une inscription de droit dans le domaine correspondant dès l'obtention de la licence.

Si certaines formations de master attirent trop d'étudiants par rapport aux capacités d'accueil, voire aux besoins actuels, ce n'est pas par la sélection en M1 qu'il faut chercher à résoudre les problèmes, mais en permettant aux jeunes (et aux personnes en reprise d'études) d'être mieux informés et de faire leurs choix d'orientation en toute connaissance de cause, au service public d'être doté des moyens d'assurer ces missions.

Le SNESUP-FSU rappelle également que la mise en cohérence de formations, en prise avec la recherche, entre le cycle licence et le cycle master doit être assurée au niveau national tant par le contenu et les moyens (effectif des groupes, volumes horaires, TP, etc.) que par la prise en compte des parcours antérieurs des étudiants. La mise en place d'une carte nationale des parcours-type de licence et de master doit permettre l'accès en master.

Paris, le 30 juin 2014