Communiqué SNESUP: Des batailles décisives

Publié le : 07/05/2009

 

(Ce communiqué a été publié par ailleurs dans la Lettre Flash n°113)

Communiqué SNESUP du 7 mai 2009

Des batailles décisives

Les récentes provocations verbales dans les médias et à l'Assemblée
Nationale du premier ministre et de la ministre de l'enseignement
supérieur et de la recherche, stigmatisant les universitaires,
caricaturant leur mouvement de légitime colère, large et unitaire,
préférant en dernier recours l'intimidation voire l'appel aux forces
policières à la nécessaire écoute, renforcent l'exaspération des
collègues et les tensions au sein des universités. Ce comportement est
irresponsable ! Le gouvernement prend seul le risque de voir les
examens perturbés, le semestre et la fin de l'année universitaire remis
en cause. Après plus de 3 mois d'une mobilisation particulièrement
forte et unitaire dans les universités, la communauté universitaire
continue de porter massivement son exigence d'une réelle prise en
compte de ses revendications. Face à cette mobilisation, les réponses
récentes du gouvernement, sont loin d'être à la hauteur des
revendications portées par le SNESUP et la communauté universitaire. Il
faut des réponses ! Il faut une négociation d'ensemble !

La circulaire accompagnant le décret statutaire (publiée au BO ce jour),
si elle représente un recul du gouvernement quant à sa conception
initiale de la modulation présentée et constitue un point d'appui pour
s'opposer à l'application de certaines des dispositions les plus
nocives permises par le décret, ne fait pas pour autant de ce texte -
même accompagné de la circulaire - un décret acceptable. Son abrogation reste au premier plan des revendications portées par le SNESUP.
En effet, le texte du décret conserve intacts le principe de la
modulation et certaines dispositions que nous refusons, notamment :

  • les limitations apportées à la modulation par la circulaire
    risqueraient de ne pas s'appliquer aux enseignants-chercheurs dont
    l'activité de recherche ne serait pas « reconnue comme telle ». La
    défense des collègues exige donc que le SNESUP mène des batailles tant
    au niveau national que local. Les élus au CNU devront s'opposer à une
    évaluation malthusienne, basée sur de simples critères bibliométriques,
    mais au contraire exiger la mise en place d'une évaluation formative
    replacée dans le cadre préalable de l'évaluation d'une équipe. Les
    sections locales devront intervenir pour des mesures concrètes
    traduisant le droit effectif à la recherche pour tous (rejoindre une
    unité, ...) et contre une vision restrictive de l'activité
    scientifique.
  • la modulation pluri-annuelle interprétée par cette
    circulaire ne doit pas être utilisée comme le moyen détourné d'une mise
    en extinction des CRCT, déjà insuffisamment nombreux.

L'application conjointe du décret et du cadre contraint de la
circulaire, met au premier plan la question de l'emploi. La seule mise
en œuvre de l'égalité TP=TD, revendication de longue date du SNESUP,
nécessite la création de près de 2000 emplois pour préserver le
« potentiel d'enseignement » des universités. Ces emplois
supplémentaires s'ajoutent au déficit d'enseignants chercheurs dénoncé
depuis longtemps, nécessitant la création de 5000 emplois par an dans
les prochaines années. Le SNESUP exige la mise en place d'un plan
pluriannuel de créations d'emplois statutaires publics dans
l'Enseignement Supérieur et la Recherche.

Concernant la formation des enseignants, le SNESUP a
participé, au sein de la délégation FSU, aux toutes premières réunions
des groupes de travail. Il a réaffirmé avec l'ensemble de la délégation
FSU son opposition au projet de réforme actuel et son exigence d'un
véritable maintien des dispositions actuelles pour l'année 2009/2010
dans les IUFM et les UFR (programme et calendrier des concours,
conditions de formation, d'inscription au concours) et l'installation
comme fonctionnaire stagiaire en 2010/2011 pour tous les lauréats aux
concours. Il s'est élevé vigoureusement, dès la première des réunions
de ces groupes de travail, contre la tentative du MESR d'habiliter dès
la rentrée 2009 certaines des maquettes de master « métier de
l'enseignement » que l'AERES avait refusé d'examiner. Une semaine plus
tard, le MESR annonçait qu'aucune de ces maquettes ne serait examinée
ou habilitée pour la rentrée 2009 (à l'exception des ENS et des
départements d'Outre-Mer) : sa tentative de passage en force sur ce
point a échoué. En ce qui concerne le maintien du dispositif actuel
pour l'année 2009/2010, malgré la demande unanime des organisations
syndicales de personnels et de l'UNEF, le flou entretenu par les
ministères de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur
persiste... Le SNESUP exige de connaître dès maintenant les
propositions du gouvernement concernant l'année 2009/2010, l'abandon de
la réforme actuelle et l'ouverture de véritables négociations.


Le SNESUP appelle à poursuivre la mobilisation pour obtenir satisfaction sur l'ensemble de ses revendications. Dans ce cadre, l'initiative intersyndicale des 13 et 14 mai
pour l'emploi public et contre la précarité doit être mise à profit
pour développer les convergences le 14 mai, notamment dans les
manifestations, avec le secteur hospitalier public, dans l'action le
même jour pour la défense de l'emploi.


Au niveau local, les réunions des divers conseils (établissement,
composante, département, labo ...) doivent permettre d'obtenir des
prises de position :

  • sur les compétences élargies, les comités de sélection,
    la modulation des services, les créations d'emploi nécessaires pour
    mener à bien les missions des universités et des organismes de
    recherche...
  • sur les questions de formation et de recrutement des enseignants.