Communiqué SNESUP 12 août : Solidarité avec les étudiants et les universitaires chiliens

Publié le : 14/08/2011


Solidarité avec les étudiants et les universitaires chiliens

Un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle secoue le Chili et le
"modèle" libéral implanté dans le choc par la dictature. Trente années
ont passé et, avec le retour aux affaires des néo-libéraux,
l'Éducation publique et les droits de l'homme sont de nouveau
menacés, et une nouvelle fois le peuple chilien se mobilise avec ardeur.

Malgré les vacances d'hiver au Chili, des centaines de milliers
d'étudiants et de lycéens, de professeurs, de parents et de citoyens,
ont envahi à plusieurs reprises les rues de Santiago, de Concepcion ou
de Valparaiso pour exiger, à coups de grèves et d'occupations (paro y
toma), une Education publique gratuite et de qualité, et son inscription
dans une nouvelle constitution. L'Enseignement supérieur est devenu un
marché que se partagent de nombreuses universités privées qui, avec la
complicité de la coalition libérale au pouvoir, spéculent sur les
diplômes au détriment de la qualité de l'enseignement et de la recherche.
Les étudiants et les lycéens, accompagnés par la population, remettent en
cause les politiques menées depuis des décennies, dénoncent
d'emblématiques droits d'inscriptions systématiquement démentiels et la
marchandisation progressive de l'Education, poursuivie par la
Concertacion (alliance sociale-démocrate et démocrate-chrétienne qui a
succédé à Pinochet) dont le bilan est également dénoncé.

A cette exigence populaire, le gouvernement chilien répond par une
répression sans précédent depuis la chute de Pinochet, avec
l'arrestation de milliers d'étudiants ou lycéens et une centaine de
blessés. Ce mouvement étudiant et citoyen, le plus important depuis
l'Unité populaire de 1969, s'élargit au-delà du milieu éducatif et
dénonce notamment le saccage sauvage de l'environnement par les
multinationales, l'exploitation des mineurs, la répression contre les
Indiens Mapuches et bien d'autres régressions. Ainsi, les 24 et 25
août, la centrale syndicale chilienne (CUT) appelle à deux jours de
grève générale pour une convergence de toutes ces revendications à la
fin des vacances d'hiver. Ces mouvements convergents mettent en
difficulté un pouvoir contraint par le FMI et Washington, de plus en
plus impopulaire et acculé à la répression.

Le SNESUP, qui soutint avec enthousiasme l'expérience de l'Unité
populaire et le président Allende, qui aida les universitaires
chiliens du temps de la dictature, applaudit et encourage cette
explosion populaire, et lui apporte toute sa solidarité. Le SNESUP
interviendra concrètement pour maintenir et développer les
collaborations universitaires, et pour soutenir à Santiago comme à
Paris les collègues et étudiants dans cette lutte qui nous concerne
plus que jamais. Plus que jamais, comme dans les années 1970, nous
avons le Chili au coeur.

Paris, le 12 août 2011