Communiqué de presse : Formation des enseignants : le gouvernement jette de l’huile sur le feu
Communiqué de presse du 27 janvier
Formation des enseignants : le gouvernement jette de l’huile sur le feu
Au Journal Officiel du 20 janvier 2010 est paru un « arrêté » fixant les diplômes et les titres permettant de se présenter aux concours externes et internes de recrutement des personnels enseignants des premier et second degrés et des personnels d'éducation relevant du ministre chargé de l'éducation nationale daté du 31 décembre et signé par la Direction des Ressources Humaines du MEN. Le Ministère vise une miseen place à la rentrée 2010 d'une réforme rejetée quasi unanimement par la communauté éducative, de la maternelle à l'université.
Cet arrêté vient préciser les titres et diplômes reconnus comme équivalents au "diplôme de référence" qu'est le master dans les décrets statutaires des CPE et enseignants des premier et second degrés modifiés par décret le 28 juillet 2009 : pour se présenter aux concours tout diplôme conférant le grade de master serait admis en équivalence du diplôme de master. Serait ainsi autorisé à se présenter aux concours tout titulaire d'un diplôme d'ingénieur ou d'un des nombreux diplômes d'écoles de commerce, qui ont été reconnus par le gouvernement comme conférant le grade de master, contre l’avis même du CNESER. Par conséquent, un grand nombre d'établissements privés en mesure de délivrer ces diplômes auraient la possibilité d'ouvrir des préparations aux concours entrant directement en concurrence avec les formations universitaires.
Bien que les principes du droit français interdisent la remise en cause des dispositions d'un décret par un arrêté, la publication de cet arrêté suscite de nombreuses et vives réactions d'incompréhension en raison de formulations ambiguës qui pourrait laisser penser que la possibilité dese présenter aux concours en justifiant d'une seule inscription en M2serait remise en cause. Cette ambiguïté doit être explicitée. Le SNESUP réaffirme que cette réforme est inacceptable et qu’elle ne doit pas être appliquée. Il exige le retrait de la réforme. Cela implique le retrait des décrets et de tous ses textes d’application concernant la formation des enseignants, puis l'ouverture indispensable de réelles négociations pour une réforme qui réponde aux besoins du système éducatif et permette une véritable amélioration de la formation des futurs enseignants.
Paris, le 27 janvier 2010