Communiqué de presse : auto-satisfaction élyséenne
Communiqué de presse du 10 janvier
AUTO-SATISFACTION ÉLYSÉENNE
Nicolas Sarkozy a présenté ce jour au sein de l'Ecole SUPELEC -école de statut de droit privé- ses vœux au monde de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Après une visite le même jour au CEA, cette intervention s'inscrit dans les intentions du président de la République de promouvoir l'opération "Plateau de Saclay" qui préfigure une réorganisation de l'enseignement supérieur laissant peu de place aux universités. Le président de la République, dans un discours auto-satisfait, a vanté les qualités prétendues de sa politique qui conduit, en réalité, à la destruction du service public, des solidarités, de la démocratie et de la collégialité. Niant l'ampleur de la mobilisation du premier semestre 2009, que son discours du 22 janvier 2009 a contribué à déclencher, Nicolas Sarkozy va jusqu’à oublier les organismes et leurs chercheurs. Il propose à Valérie Pécresse la possibilité de faire élire les présidents d'université par les personnalités extérieures, ce qui affaiblirait le poids des représentants élus. Il confirme la mise en œuvre de la réforme de la formation des enseignants dès le printemps prochain.
Le SNESUP dénonce l'entêtement du président de la République qui refuse d'entendre la communauté universitaire et ses revendications. Il dénonce la volonté réaffirmée de l'Elysée de restructurer l'enseignement supérieur et la recherche en pôles concurrents, privilégiant, au nom de l'excellence, une minorité dont la plus grande partie des universités serait exclue. Le SNESUP condamne une conception élitiste privilégiant les classes préparatoires et les grandes écoles comme le seul lieu à même de jouer un rôle d'ascenseur social. Se priver du large vivier créatif formé par les universités illustre la défiance du chef de l'Etat à l'encontre des capacités effectives de l'université. Qualifiées d' « indigentes » par le président de la République, les universités ne sauraient se passer de créations massives d'emplois de fonctionnaires et de larges coopérations entre établissements pour lesquelles aucune piste n'est effectivement esquissée.
Paris, le 11 janvier 2010