Communiqué de presse : Après les non annonces de N. Sarkozy et V. Pécresse, déclaration de Jean Fabbri

Publié le : 06/02/2009

 

communiqué de presse du 6 février

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DÉCLARATION DE JEAN FABBRI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SNESUP

Dans la grève active, dans les manifestations, partout en France, nous
étions près de 50 000 universitaires, chercheurs, étudiants, ce jeudi 5
février.

C'est sans précédent. La part qu'y prennent les enseignants-chercheurs
est considérable et inédite, les chercheurs sont venus en nombre. La
présence de personnels issus de tous les horizons du supérieur et de la
recherche (IUT, IUFM, Ecoles diverses, Instituts, EPST...), avec tous
les statuts -en particulier des jeunes doctorants et docteurs confrontés
à la précarité-, comme les rangs de plus en plus fournis des étudiants,
sont la marque d'une dynamique très rapide qui a peu d'exemples.

Ce mouvement n’est pas spontané : des organisations syndicales et non
syndicales, le SNESUP en particulier, ont alerté, dénoncé et organisé
les résistances en impulsant diverses formes de mobilisations depuis des
semaines. Le gouvernement et singulièrement Valérie Pécresse portent une
lourde responsabilité en refusant le retrait des textes et mesures
contestés.

Les propos de Nicolas Sarkozy jeudi soir, qui ont porté seulement sur la
revendication statutaire (rien sur l'emploi scientifique, rien de direct
sur la formation des enseignants....) visaient, par un populisme
affligeant, à freiner le courant de sympathie dont nos revendications
commencent à bénéficier dans l'opinion.

Dans cet exercice, toutes les contre-vérités ont été mises en avant à
gros traits : classements internationaux, évaluation, autonomie,
comparaisons « bidon », chiffres en trompe l’œil.... Malgré le côté
martial de ces sentences, le président n'a pas semblé si sûr de leurs
effets. Les formules finales de ce moment du long monologue
présidentiel, du genre "s'il faut discuter...", ressemblent furieusement
à celles de Chirac et Villepin au moment du CPE.

Valérie Pécresse s'y est pris avec plus de lourdeur (y compris
accompagnée de charges policières inadmissibles a Strasbourg) en
"invitant" à une rencontre le 11 février autour d'une "charte de bonne
conduite" : propos dérisoires qui ne prennent pas la mesure de la très
profonde contestation d'un ensemble cohérent de textes et de dispositifs
gouvernementaux dont la grève suivie et active est la preuve.

Le SNESUP n'entend pas cautionner, ni là ni sur d'autres dossiers, de
telles chartes qui ouvrent sur la dérégulation statutaire. Le retrait du
texte du décret est l’exigence commune du monde universitaire. C’est
l’une des quatre revendications claires qui cimentent la formidable
unité d’action. Solidairement avec le refus de dispositif
Darcos-Pécresse avancé pour la formation des enseignants et les
concours, l’annulation des 1030 suppressions d’emplois, le refus du
démantèlement des organismes de recherche.

Sur le pauvre ordre du jour annoncé par Valérie Pécresse visant à
adapter des logiques dénoncées par la majorité des
enseignants-chercheurs, la ministre risque de se retrouver bien seule
mercredi 11 février. Le gouvernement doit assumer des négociations à la
hauteur des mobilisations et des enjeux scientifiques et universitaires.
La poursuite de la grève, l'organisation de la réussite de la
manifestation nationale du 10 février, le maintien et l'élargissement de
l'unité de toutes les forces (syndicats, associations et collectifs,
"inorganisés",...), de leur coordination, sont plus que jamais
indispensables.

Paris, le 6 février 2009