Communiqué de presse 16 juin : RETRAITES : UN PROJET RÉGRESSIF LE 24 JUIN, TOUS EN GRÈVE ET DANS LES MANIFESTATIONS
RETRAITES : UN PROJET RÉGRESSIF LE 24 JUIN, TOUS EN GRÈVE ET DANS LES MANIFESTATIONS
Le gouvernement vient de publier son projet de « réforme » des retraites. Il s’agit d’une poursuite très sérieusement aggravée de la loi Fillon de 2003 et des textes Balladur de 1993, le tout rédigé avec un certain cynisme. Les mesures envisagées sont injustes et non « justes » comme le gouvernement veut nous le faire croire.
Le SNESUP dénonce avec la plus grande vigueur à la fois la prolongation de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite pour tous les salariés et fonctionnaires (57 pour les catégories dites actives qui avaient encore la possibilité des 55 ans), celle du report de 65 à 67 ans pour ne pas subir de décote, et celle de la durée d’assurance pour une pension complète portée à 166 trimestres. Ces mesures, même étalées par étapes à partir du 1/7/2011, ne peuvent que provoquer pour tous une obligation de travailler plus pour atteindre une pension de plus en plus réduite et aggraver sérieusement le chômage déjà massif des jeunes diplômés.
Le projet gouvernemental annonce l’augmentation parallèle de la cotisation -retenue pour pension- de tous les fonctionnaires. Elle serait étalée à partir de l’an prochain pour atteindre un prélèvement de l’ordre de 50 à plus de 100 euros par mois, alors qu’est programmée une stagnation du traitement brut des actifs, ce qui se traduirait donc par une baisse du salaire net des fonctionnaires. De plus, aucun centime ne s’intègre dans une révision du montant initial des pensions de la Fonction Publique toujours calculé sur une valeur du point d’indice en perte de plus de 10 % de pouvoir d’achat ces dernières années.
Les autres agressions sont précisées : la suppression presque immédiate des possibilités de départ avant l’âge légal des parents de 3 enfants, la confirmation de l’élimination des départs pour carrière longue, le refus de prise en compte des années de formation et des recrutements tardifs, le maintien des blocages subis par les polypensionnés, des restrictions pour l'accès au minimum garanti. Et, pour rassurer les milieux financiers, le gouvernement annonce le gel de l’effort financier de l’Etat pour le financement du régime de retraite des fonctionnaires, ce qui ne peut conduire qu’à baisser le montant des retraites. En outre, il prévoit un comité de pilotage pour proposer « en cas de besoin » les mesures d’ajustement nécessaires, c’est-à-dire de nouvelles aggravations.
Enfin un discours relativement creux pour de nouveaux financements. Les retraites-chapeaux seraient taxées et produiraient 110 millions d’euros (quel succès !), mais l’on ne toucherait pas aux profits financiers des entreprises (plus de 250 MILLIARDS d’euros en 2009).
Un tel projet doit être combattu. Chacun doit s’y impliquer. Le SNESUP appelle tous les personnels à réagir dès maintenant et à participer massivement dans l’unité public-privé à la journée de grève et de manifestations du 24 juin. Il les appelle à participer aux initiatives de l’été préparant la riposte d’ampleur nécessaire en septembre.
Paris, le 16 juin 2010