Communiqué de presse 10 novembre
LOI PROMULGUÉE : PROLONGER L'ACTION
A peine validée par le conseil constitutionnel, la loi pulvérisant notre système de retraites et rejetée par une immense majorité de la population a été aussitôt promulguée par le Président de la République.
Ainsi se manifeste, malgré les grandes déclarations du Président sur la "défense de l’intérêt général", sa volonté de poursuivre son projet de destruction du modèle social français, avec des mesures dont la brutalité n’a d’égale que le mépris manifesté à l’égard de la démocratie tant sociale que parlementaire.
Certaines dispositions votées vont créer des ravages :
- Fin de la budgétisation  des pensions des fonctionnaires :
	L’article 41 de la nouvelle loi annonce qu’avant le 30 septembre 2011, le
	Gouvernement  remet  au  Parlement un rapport relatif à la création d’une
	Caisse de retraite des fonctionnaires de l’État. Par ce biais, se profile
	une  remise  en cause radicale du Code des pensions et des obligations de
	l’Etat employeur. 
 
- Déplacement  des bornes d’âge : le déplacement à 62 et 67 ans des âges
	d’ouverture  des  droits  au  départ et de fin d’application de la décote
	aura  de  lourdes conséquences pour les futurs retraités, mais aussi pour
	des  milliers de jeunes pour lesquels des centaines de milliers d’emplois
	seront  bloqués chaque année. Le passage à une durée de 168 trimestres se
	traduira par une nouvelle diminution des pensions.
	Un  collègue  handicapé  subira  les  allongements  de  cotisations et la
	majoration  de  pension  créée  en  2006  n’est  plus citée. L’article 54
	supprime   la   CPA   (Cessation  Progressive  d'Activité).  Celles  déjà
	attribuées  se  termineront  normalement mais aucune nouvelle CPA ne sera
	possible.  Suppression   des   validations   «  des  services  d’auxiliaire,  de
	temporaire,  d’aide  ou  de  contractuel  » (article 53) (allocataires de
	recherche,  ATER, chargés d’enseignement, etc), et donc aggravation de la
	situation des polypensionnés. 
 
- Fin  programmée  des  départs  des fonctionnaires parents de 3 enfants
	après 15 années de service. 
 
- Réduction ou suppression de bonifications . 
 
- Enfin,  une « réforme systémique » à l’ordre du jour avec, à partir de
	2013,  un  régime  par points ou comptes notionnels (article 16) : un tel
	régime  systémique, même avec répartition, détruirait toute solidarité et
	ferait  porter  toute  la  charge  des  retraites aux salariés puisque le
	calcul  de  la  pension  ne  serait  fixé qu’au moment du départ selon la
	situation  économique  et financière et que durant sa carrière le salarié
	ne saurait pas ce qui l’attend et resterait sans aucune garantie. 
 
A noter cependant que le Conseil a invalidé comme étant hors sujet les dispositions remettant en cause la médecine du travail.
Le SNESUP exige l’abrogation de cette loi pour une tout autre réforme au financement pérenne et solidaire.
Le SNESUP, déterminé dans l’action, appelle à faire de la journée du 23 novembre un moment puissant pour nos revendications pour les retraites, l’emploi, les salaires et les conditions de travail, pour le service public, et de refus du mépris gouvernemental.
Paris, le 10 novembre 2010