Comm 10/04
Communiqué de presse
10/04/2003
Collectif « Formation des enseignants » du SNESUP
Le contenu de la communication ministérielle du 9 avril sur la formation
des enseignants et les IUFM montre à l’évidence que le ministre
de l’Education nationale et ses conseillers ont du tenir compte de la
mobilisation des personnels, des étudiants et des stagiaires dans les
IUFM.
Mais, sur le fond, le ministre maintient son orientation politique qui s’inscrit dans une perspective délibérée de dégradation de la qualification des enseignants et de la qualité de l’école publique.
Les principes directeurs de la réforme présentée par Luc Ferry annoncent une régression historique de la formation des enseignants.
Toute formation à la transmission des savoirs, à la formation de la personnalité et à la citoyenneté serait évincée. La formation sur le tas prendrait le pas sur une formation professionnelle réfléchie.
Les IUFM seraient transformés en instrument de la mise en œuvre des objectifs et des priorités gouvernementales dans le domaine scolaire, renonçant à développer esprit critique et perspective d’innovation chez les enseignants. Ces derniers deviendraient de simples exécutants.
Le projet détruirait la dimension universitaire des IUFM et mettrait fin aux relations tissées avec les universités, portant ainsi atteinte à la conception d’une formation de haut niveau pour les enseignants.
Ce qui pourrait apparaître comme perspective positive (l’organisation de compléments de formation en première et seconde année d’affectation, la possibilité de formation continue diplômante) n’est en fait qu’un leurre. En effet, la formation initiale étant réduite, les compléments de formation annoncés, à supposer qu’ils puissent être effectivement organisés, ne constitueraient au mieux qu’un rattrapage des réductions imposées en deuxième année.
La coupure annoncée entre l’enseignement et la recherche, (dénaturation du mémoire professionnel, rupture entre théorie et pratique…) dans les IUFM compromettrait gravement les possibilités d’accès à cette formation diplômante.
Le SNESup dénonce ces principes, réclame le retrait des projets actuels de réforme et la mise en chantier d’un vrai projet d’amélioration de la formation des enseignants et de rénovation des IUFM, ce qui implique un large débat démocratique avec tous les intéressés.
Il appelle l’ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser pour faire obstacle au démantèlement de l’école laïque et républicaine.