Com. Belloc
Communiqué de presse
14/10/2003
Contre l’éclatement du métier, pour sa revalorisation,
non aux propositions Ferry-Belloc
Une dépêche de l’AEF du vendredi 10 octobre expose les propositions que Bernard Belloc, président de l’université Toulouse I, vient de remettre au ministre Ferry qui l’avait chargé de mission à cet effet. Cette mission fait suite aux déclarations du ministre le 21 mars dernier sur son projet de modification du statut des enseignants-chercheurs, de « modulation de leurs services en fonction de la politique de l’établissement ».
Le SNESUP a demandé la communication de ce rapport. Suite aux éléments donnés par l’AEF, éléments qui se situent dans le droit fil du discours du ministre à Poitiers le 21 mars, le SNESUP fait part de son opposition aux orientations du projet Ferry-Belloc. En créant quatre niveaux de « certification de recherche » et quatre « services de base » différents, en confiant l’évaluation des activités des enseignants-chercheurs à quatre instances distinctes, les propositions Ferry-Belloc aboutiraient à l’éclatement de leur métier et de leur statut.
De telles propositions sont formulées alors que depuis deux décennies, la politique concurrentielle en matière de recherche scientifique se traduit par une recherche à plusieurs vitesses et par une marginalisation d’équipes et d’enseignants-chercheurs. Dans le même temps, la charge de travail liée à l’enseignement s’est considérablement accrue. Au lieu d’engager les mesures permettant une meilleure insertion de tous dans la recherche et un équilibre de l’ensemble des activités, les propositions Ferry-Belloc ne font qu’entériner et aggraver les inégalités et les discriminations ainsi engendrées.
Le SNESUP réaffirme son attachement au statut national d’enseignant-chercheur
et à l’unité de leurs missions. Il a fait en ce
sens à l’automne 2001 des propositions alternatives qu’il
précisera. Il s’est notamment prononcé pour un rapport d’activité
individuel dans la perspective d’une aide à l’accomplissement
de l’ensemble des missions. Il demande la prise en compte de toutes
les activités sous forme d’équivalences et de décharges
de service, dans le respect des garanties statutaires nationales intégrant
une réduction de la charge de travail. Il réclame l’ouverture
de négociations pour la revalorisation des métiers d’enseignant-chercheur
et d’enseignant du supérieur.
Les propositions Ferry-Belloc renvoient explicitement aux ressources
propres et au budget de chaque établissement, ouvrant ainsi
la voie au développement de profondes inégalités entre
les établissements, entre les équipes et entre les personnes.
Le SNESUP rappelle son attachement à l’unité du service public d’enseignement supérieur et de recherche avec l’ensemble de ses établissements. Il a décidé d’informer dés maintenant l’ensemble de la communauté universitaire des propositions Ferry-Belloc exposées dans la dépêche de l’AEF, d’en dénoncer les dangers et de développer des propositions alternatives.