Com. Action 20/11
Communiqué de presse
18/11/2003
CONTRE les projets FERRY
Étudiants – IATOSS – Enseignants !
Depuis près de quinze jours, les étudiants de l'université Rennes II sont en grève avec manifestation massive sur des revendications convergentes avec celles des enseignants et des IATOSS. La mobilisation gagne aussi d'autres établissements (Paris XIII, Nantes, Grenoble III, Caen, Brest, etc …) et certains secteurs (IUP, STAPS, …). Ce qui est en mis cause par les étudiants et personnels, c'est :
- la mise en place du LMD dont les étudiants comprennent
de mieux en mieux qu'elle aboutirait à ce qu'au delà des grades,
la valeur reconnue aux diplômes serait tributaire du rang attribué
aux universités qui les délivreraient ; la volonté de
comprimer les coûts, qui conduit à imposer le plus grand nombre
possible de troncs communs en Licence au détriment de la qualité
de l'enseignement ; le risque d'une sélection aggravée, notamment
à l'entrée du Master, et celui que certains établissements
soient cantonnés au seul premier cycle, tandis qu'une minorité
d'établissements dits d'excellence seraient habilités à
dispenser des enseignements conduisant au Master et au Doctorat.
- les préconisations du rapport Belloc qui visent
à un éclatement du métier et du statut d'enseignant-chercheur
en instituant quatre niveaux de « certification » à aggraver
les inégalités criantes alimentées par une politique
sélective de la recherche, à faire ainsi de l'enseignement une
punition, enfin à renforcer la disparité des conditions de travail
selon les ressources de chaque établissement.
- le projet du budget global qui, en intégrant les
salaires dans le budget de l'établissement et en permettant de transférer
à sens unique des crédits d'enseignement vers le budget de fonctionnement,
accentuerait la course aux ressources propres, pousserait à la réduction
du nombre des emplois et à leur précarisation pour assurer,
tant bien que mal, le fonctionnement courant.
- un budget 2004 catastrophique avec zéro création d'emploi d'enseignant-chercheur et un étranglement financier des équipes et labos de recherche.
Ces dispositifs s'inscrivent en cohérence avec le projet de Loi de « modernisation universitaire », qui par ailleurs accroît les possibilités de sélection en généralisant le statut d'université technologique. Les projets Raffarin de décentralisation visent à accroître le poids des régions dans la définition de la politique des établissements, notamment en ce qui concerne la formation professionnelle.
Ces projets et dispositions d'inspiration libérale visent à enrôler les établissements dans la compétition internationale, conduisent à faire de l'enseignement et de la recherche de simples marchandises. Ils vont donc à l'encontre de l'unité du service public, d'une université fondée sur les coopérations, répondant aux besoins de qualification et aux attentes de la société en formation comme en recherche.
S'engager ensemble dans l'action :
Les premières mobilisations étudiantes, qui s'inscrivent dans le prolongement du grand mouvement du printemps dernier, inquiètent le gouvernement. Le SNESUP appelle à l'extension des actions unitaires dans les établissements.
- Le SNESUP est partie prenante des actions qui se développent.
- Il apporte son soutien aux étudiants et aux personnels mobilisés.
- Il ouvre la perspective d'Assises Locales et Nationales de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche pour dessiner les contours de
l'enseignement supérieur et de la recherche que nous voulons.
- Il invite l'ensemble des enseignants du supérieur à
se réunir en assemblées générales afin
de débattre entre eux, ainsi qu'avec les IATOSS et les étudiants,
des projets du ministère et de leurs dangers, des propositions et demandes
précises de chaque établissement, de la nature des actions propres
à stopper l'offensive de recomposition libérale que tente d'imposer
le gouvernement.
- Il appelle à développer les actions unitaires à tous
les niveaux, et à faire du jeudi 20 novembre une Journée
forte du mouvement contre les projets Ferry dans les universités.