CNESER22/07: comm SNESUP
22/07/2004
Déclaration finale des élus SNESUP
À l'issue des 12 journées que le CNESER a consacrées à l'habilitation de l'offre de formation, les élus SNESUP tiennent à renouveler leur demande d'une approche globale de ce processus d'habilitation.
Dans l'attente d'une telle séance, désormais de bilan, nous voulons souligner d'ores et déjà quelques points :
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Notre protestation sur le mode de travail imposé par la Direction des Enseignements Supérieurs.
Une discussion trop rapide, établissement par établissement, biaise le résultat et n'en rend notre demande d'un référentiel, d'un cadrage au niveau national que plus pressante. Ce mode est par contre cohérent avec un univers de diplômes d'établissements, qui entérine les disparités et les concurrences plutôt que de les combattre.
De plus, ce mode a autorisé des évolutions dans le temps, qui pour être parfois positives ont le redoutable inconvénient de n'être pas générales. Ces différences de traitement faisant écho aux différences - de taille, de localisation et de prestige - entre établissements, nos critiques sur le LMD concernant la mobilité des étudiants, et notamment la mobilité sociale, n'en sortent que renforcées. -
Malgré ce fonctionnement, le CNESER a fourni un véritable travail ; qu'en sera-t-il fait ?
Nous avons pointé les questions " transversales ". Certaines restent sans réponse : l'enseignement et la certification des langues notamment au niveau master - la préparation aux concours de la Fonction Publique et particulièrement ceux de l'enseignement - ?
Le Ministère ne peut en ces matières s'exonérer d'affirmer une doctrine au nom de l'autonomie des Universités.
Sur d'autres, il développe une doctrine que nous contestons et qui aurait demandé un débat contradictoire : conception de la pluridisciplinarité réduite aux parcours - délivrance de diplômes du niveau master par des établissements du secteur privé - ?
Nous avons traité de points plus spécifiques, dénonçant ici des incohérences ou des déficits, défendant là - face à un pilotage assez autoritaire - des projets positifs qui favorisent tout à la fois la qualité scientifique des formations, leur diversité, l'accueil et la réussite des étudiants. Si nous avons obtenu quelques évolutions en séance, nous espérons que le Ministre prendra en considération ce travail et ne laissera pas les avis du CNESER, notamment ceux qui sont unanimes, sans vraie réponse. -
Sans préjuger et anticiper le débat général que nous appelons de nos v?ux, nous ne pouvons pas éluder quelques questions fortes.
Questions aussi fortes que l'accroissement de la sélection, que l'absence de lisibilité de cet univers de domaines, mentions, spécialités, labels et suppléments aux diplômes. Nous ne pouvons non plus taire le travail réalisé par les collègues, travail considérable et de grande qualité auquel il faut rendre hommage.
À l'heure où comme le disait un Président, nous allons passer au " LMD in vivo ", nous ne pouvons que relier ce point à la question brûlante des moyens. Pour que cette offre de formation réussisse et vive dans sa diversité, il faudra des moyens ! Et alors que ce processus d'habilitation a conforté les disparités dues aux différences de taux d'encadrement, il faudra que ces moyens nouveaux aillent en priorité aux établissements les plus sous-dotés !
Pour notre part, nous continuerons à informer et mobiliser la communauté universitaire pour obtenir l'ensemble des conditions et des moyens nécessaires pour répondre aux besoins scientifiques, pédagogiques et sociaux.
Enfin, nous terminerons en adressant des remerciements sincères et particulièrement cordiaux aux personnels de la Direction des Enseignements Supérieurs pour leur dévouement, leur gentillesse qui ont rendus moins éprouvantes ces longues journées.