Cahier des charges : ce n’est pas simplement « un texte de régularisation juridique »

Publié le : 11/06/2012


Cahier des charges : ce n’est pas simplement « un texte de régularisation juridique »

L’entourage de Vincent PEILLON expliquait à la presse la semaine
dernière les difficultés techniques qui devraient amener le
gouvernement à publier le décret WAUQUIEZ-CHATEL instaurant un
nouveau cahier des charges de la formation des maîtres.

Le SNESUP s’est opposé à ce texte régressif en CNESER et CSE. Ce
projet de décret reprend la logique de la réforme gouvernementale dite
«de la « mastérisation », s'appuyant en grande partie sur le contenu
des notes et circulaires écrites depuis 2009, renvoyant à l’échelon
local la cohérence de la formation des enseignants et enlevant aux
IUFM les prérogatives que lui donne le code de l'éducation.

L’entourage de V. Peillon tente de se justifier en expliquant
l'impossibilité d’appliquer le cahier des charges de 2006 en vigueur,
car on ne peut affecter des professeurs en IUFM sur des postes de
stagiaires, postes qui ont été supprimés en 2010. Pour le SNESUP en
recréer dans le cadre d'un collectif budgétaire est un objectif urgent.
Cependant ces mêmes propos confirmeraient la volonté du gouvernement
de revoir, dans la concertation, l'ensemble du dispositif de
formation en créant notamment les écoles supérieures du professorat et
en travaillant à un nouveau cahier des charges pour septembre 2013.
Mais ne pas rompre dès maintenant avec la dite « mastérisation », même
à titre transitoire aurait des conséquences à long terme, notamment
pour les IUFM.
Ceux-ci, exaspérés après une série de contre-réformes (loi sur
l'école, « mastérisation », réforme du recrutement, mise en place des
RCE dans les universités...) mais toujours vivants, n’accepteraient
pas cette douche froide d’avoir à tenir un an de plus. Et c'est bien
le potentiel de formation des enseignants qui serait très durablement
diminué.

En tombant dans la chausse-trappe tendue par le précédent gouvernement
(les ministres n'ont sciemment pas signé le décret, forçant leurs
successeurs à le faire), V PEILLON donnerait un signal négatif aux
collègues, qui se sont battus depuis 2009 contre cette réforme
catastrophique de la formation des enseignants et pour le maintien des
IUFM.

Le SNESUP demande qu’une négociation soit ouverte au plus tôt ,
associant les ministères de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche et les organisations syndicales
représentatives, afin que les reçus aux concours 2012 puissent se voir
offrir une formation universitaire et professionnelle correspondant
aux exigences. C’est l’avenir des jeunes qui en dépend.

Paris, le 11 juin 2012