Avec les IUT : Pour le respect des missions, Pour des budgets et des postes

Publié le : 17/12/2008

    Avec les IUT : Pour le respect des missions, Pour des budgets et des postes

  • Convergence des Mobilisations

La mobilisation dans les IUT se développe depuis plusieurs semaines. Elle converge avec des mobilisations multiformes sur un éventail de revendications. Prise sous l’angle budgétaire, l’ensemble des réformes touchant les formations professionnelles constitue un ensemble cohérent mis en œuvre dès 2003 avec le premier acte du LMD. Sur l'autel de l'orthodoxie budgétaire, il conduira l'université à sacrifier la plupart des dispositifs de formation professionnelle qui ont contribué à élargir son spectre d'action, à l'enrichir intrinsèquement, contribuant à la démocratisation de l'enseignement supérieur.  Hier, les IUP, MST, ... aujourd'hui les IUFM et les IUT, cette entreprise de démantèlement de la formation professionnelle et technologique à contre courant du discours de façade de la Ministre, constitue un des pans d'une politique socialement régressive et scientifiquement archaïque.

  • Avec la loi LRU, le gouvernement accroît le pilotage technocratique de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Avec l’arrivée des DGF dans les établissements, la colère explose : refus du budget par le CA au Havre, motion des trois Conseils de l’Université Paul-Valéry Montpellier-III qui « protestent vigoureusement contre la dotation budgétaire prévue par le ministère pour 2009 et s’indignent des suppressions de postes annoncées pour les 3 prochaines années », réunion des trois conseils à Paris VIII, Paris 11, Lille 1...) sur les moyens ... Dans ce cadre c'est bien la  loi LRU qui porte atteinte aux moyens (financement, personnels) des IUT. La mise en place d’une charte de « bonne conduite » qui régirait les relations entre les IUT et les universités ne permettrait pas de garantir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des IUT. Le « Contrat d’Objectifs et de Moyens » (COM), conclu localement entre l’IUT ou une autre composante et l’Université, constitue une étape supplémentaire à l’inféodation des composantes au Président !

Avec des contrats (COM) de dimension locale, tant pour les objectifs que pour les moyens : Comment garantir le caractère national des diplômes, et son corollaire, les mécanismes de reconnaissance collective des qualifications réelles ? Comment ne pas entrer dans une logique de concurrence entre établissements ? Comment s’assurer qu’une répartition locale des moyens garantira aux 116 IUT, à leurs départements, égalité de traitement et qualité de formation ? Quel avenir, dans un budget globalisé, du possible fléchage des moyens contenus dans l’ex art. 33 (nouvellement L713-9) du code de l’éducation ? Comment se poser la question d’une répartition des spécialités régulée en terme d’aménagement du territoire ? L’expérience devrait se charger d’éclairer l’issue possible, c’est à l’appauvrissement et à l’atomisation de ces dispositifs que nous devrions assister. Ce contrat local risquerait d’amplifier les inégalités entre composantes et sur le territoire.

 Le SNESUP a appellé les collègues des IUT à   exiger le maintien du fléchage des moyens financiers et des postes des IUT, pour maintenir le financement de tous les diplômes IUT existants. Ce sont des conditions nécessaires pour que le DUT reste un diplôme national garanti par un programme national, les CPN (Commissions Pédagogiques Nationales) et la CCN (Commission Consultative Nationale).
 

  • Le 15 décembre 2008, le CNESER se prononce pour les IUT à l'initiative de l'UNEF et du SNESUP

Le CNESER réuni en séance plénière s’inquiète de la situation dans laquelle se trouve à l’heure actuelle les IUT. Le passage au budget global et la disparition des moyens fléchés à destination des IUT font craindre une baisse des dotations humaines et financières de ces instituts. Pour de nombreux IUT, elle est déjà engagée par l’attribution de dotation 2009 plus faibles que celles de 2008.

Ces derniers jours, de nombreux étudiants et acteurs des formations d’IUT -et bien au delà- se sont réunis en assemblées générales et ont manifestés. Ils sont inquiets quant à l’avenir des formations technologiques.

Le CNESER demande au ministère d’apporter de véritables réponses pour répondre aux inquiétudes de la communauté universitaire.  La mise en place d’une charte de « bonne conduite » qui régirait les relations entre les IUT et les universités ne permet pas de garantir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des IUT.

Le CNESER dénonce l’abandon du fléchage des moyens, qui, dans le cadre du budget global, laisse les conseils d’université et leurs présidents libres de diminuer les moyens des IUT pour les affecter à d’autres formations ou activités de l’université. Cette nouvelle situation est incompatible avec les conditions nécessaires pour que le DUT reste un diplôme national garanti par un programme national, les CPN (Commissions Pédagogiques Nationales) et la CCN (Commission Consultative Nationale).

Afin de préserver cette structure, qui a  prouvé sa capacité à démocratiser l’enseignement supérieur et à permettre l’insertion professionnelle de ses diplômés, le CNESER demande :
- Le maintien du fléchage des moyens financiers et humains des IUT, ainsi que l’attribution de moyens suffisants pour maintenir le financement de tous les diplômes IUT existants.
- L’augmentation du nombre de places en IUT pour améliorer l’accès des bacheliers technologiques et professionnels (sans diminuer le nombre de places pour les bacheliers généraux).
- Le maintien du DUT comme diplôme national avec un contenu national.

Motion à l'initiative de l'UNEF et du SNESUP, adoptée par 21 voies Pour  – 10 Contre – 15 NPPV -  1 Abstention