Au CTU aussi, l'opposition à la politique ministérielle grandit !

Publié le 16 octobre 2014

Au CTU aussi, l'opposition à la politique ministérielle grandit !

Lors de la séance du 13 octobre 2014 du Comité Technique des personnels enseignants titulaires et stagiaires de statut Universitaire (CTU), les représentants syndicaux ont rejeté par 0 voix pour, 11 voix contre (7 SNESUP-FSU, 2 SupRecherche-UNSA, 1 Supautonome-FO, 1 FercSup-CGT) et 3 abstentions (SGEN-CFDT) le projet de décret relatif au Conseil national des universités (CNU).

Le principal point d'affrontement entre le ministère et les organisations syndicales concerne la proposition d'ouverture du CNU à des « chercheurs du niveau des directeurs de recherche et des chargés de recherche exerçant dans les établissements et les organismes de recherche ».
Cette disposition permettrait, sans limitation des établissements concernés, ni obligation de diplômes, à des chercheurs de centres de recherche privés, dont le seul lien avec les universités pourrait être d'avoir été nommés dans un conseil d'administration, de participer de plein droit à toutes les missions du CNU.

C'est une attaque sans précédent contre le statut des enseignants - chercheurs et leur droit à l'évaluation par leurs pairs de leurs activités de recherche et d'enseignement, pour les qualifications, les promotions, les attribution de primes...

Elle se situe dans la continuité des dispositions figurant dans le décret statutaire, qui avaient été déjà combattues lors de la séance du CTU du 9 janvier 2014 (telles le maintien de la modulation de service et la multiplication de dérogations pour les candidatures aux postes d'enseignants-chercheurs). Rappelons que ce projet de décret n'avait, lui non plus, recueilli aucune voix favorable des organisations syndicales : 0 voix pour, 9 voix contre (SNESUP-FSU, Supautonome-FO, FercSup-CGT) et 4 abstentions (SGEN-CFDT et SupRecherche-UNSA).

L'évolution des votes entre janvier et octobre 2014, n'est pas sans signification : plus l'application de la loi ESR se concrétise et plus l'opposition à ses dispositions, qui mettent à mal le service public d'enseignement supérieur et de recherche, grandit. C'est aussi ce que l'on peut constater au CNESER, où les votes sur les 5 projets de COMUE soumis en juillet et en septembre ont montré une forte opposition à ces regroupements forcés.

Depuis le vote du CNESER sur le projet de loi ESR, qui avait fait « match nul » (20 pour, dont le SGEN-CFDT), 20 contre (dont le SNESUP-FSU, Supautonome-FO, FercSup-CGT), et où SupRecherche-UNSA avait pris le parti de ne pas participer au vote, les positions se sont manifestement durcies, dans un contexte où l'opposition à la politique du gouvernement en matière d'enseignement supérieur et de recherche grandit !

Paris le 15 octobre 2014.