Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : Motion de l’IDUP (Institut de Démographie), 7 mai 2018

Publié le : 16/05/2018

 

7 mai 2018

Motion de l’IDUP, Institut de Démographie de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

Le personnel enseignant et administratif de l'IDUP a adopté à la majorité la motion suivante :

Nous affirmons notre opposition à la loi ORE (loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants du 8 mars 2018) qui remet en cause l'accès de droit des bacheliers et bachelières aux études universitaires supérieures de leur choix. Nous exprimons notre attachement à une université ouverte à toutes et tous, et dont les missions essentielles sont la formation, la diffusion des savoirs, et la production de la recherche scientifique.

Nous exprimons nos fortes inquiétudes sur la procédure mise en place de manière précipitée et non concertée de la plate forme Parcoursup par le ministère de l’enseignement supérieur. Elle n’offre pas les garanties d’un traitement équitable de l’ensemble des dossiers. Nous demandons le rétablissement de la hiérarchisation des vœux des lycéen.ne.s, seule disposition permettant de réellement prendre en compte leurs souhaits et la maximisation des capacités d’appel seule disposition permettant d’éviter la généralisation d’une forme insidieuse de tirage au sort.

Nous exprimons en outre notre inquiétude vis-à-vis de la tenue d'examens dans des conditions satisfaisantes au mois de mai à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L'université est et doit rester un lieu de débat, d'émancipation et d'ouverture, or ces derniers jours elle se transforme en centre fermé, ultra-sécurisé et de tri de ses usagers (fouille des étudiants et du personnel avant de pouvoir entrer, forte présence policière et de services privés de sécurité), ce qui génère de fortes tensions entre les étudiants, les enseignants et les personnels. Il nous paraît inacceptable de tenir des examens dans ces conditions, dans des lieux surveillés par des forces de police, et avec le risque permanent de devoir déplacer les épreuves en temps ou en lieu en fonction des aléas d'ouverture des sites.

 Nous regrettons que le gouvernement et les présidents d’université, face à cette tension et à ces oppositions grandissantes, ne puissent assurer qu'un débat ouvert ait lieu au sein même des établissements. Nous les appelons à renouer le dialogue avec la communauté universitaire dans son ensemble. 

Nous souhaitons participer aux réflexions collectives visant à élaborer un véritable projet d’enseignement supérieur démocratique et de qualité.