Université de Tours : Motion du conseil de l’UFR Arts et Sciences Humaines du 14 janvier 2020

Publié le : 16/01/2020

 

Université de Tours :
Motion du conseil de l’UFR Arts et Sciences Humaines du 14 janvier 2020

Le gouvernement mène, avec son projet de retraite par points et sa loi de programmation Pluriannuelle de la recherche – en cours d’adoption –, une politique concertée contre la fonction publique et ses agents.

La retraite par points diminuera de façon substantielle les pensions, conduira à l’allongement des durées des carrières et remet d’ores et déjà en cause la logique de solidarité intergénérationnelle.

Après Parcoursup et la hausse des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s, le gouvernement accélère la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) avec la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR).

Pour les étudiant.es, si elle était appliquée en l’état, la LPPR aurait pour conséquences la mise en place d’un système universitaire à plusieurs vitesses. En effet, quelques universités d’excellence seront encore mieux financées, avec des statuts dérogatoires dans l’objectif d’attirer les étudiant.e.s les plusfavorisé-e-s.

Pour les personnels de l’ESR, si elle était appliquée, la LPPR aurait pour conséquences :

- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes enseignant-e-s-chercheur-e-s et des personnels administratifs et techniques (titularisations plus rares et plus tardives, « CDI de projets », etc.) ;
- la mise en oeuvre de la modulation obligatoire des services avec pour conséquence l’individualisation des carrières et des rémunérations ;
- une accentuation des financements par projet et un assèchement des soutiens publics récurrents avec pour conséquence la réduction du temps de recherche, l’augmentation du temps administratif et une subordination plus grande à la commande.

C’est donc au total une remise en cause du système universitaire public. Cette précarisation ne fera qu’aggraver les conditions déjà dégradées de la qualité de l’enseignement, augmentera les difficultés de suivi et d’encadrement des étudiant-e-s, et accroîtra les inégalités entre les grands pôles universitaires et les autres établissements.

Ces mesures sur les retraites et sur l’enseignement supérieur et la recherche sont inacceptables. Dans plusieurs universités, des collègues organisent déjà des ripostes à ces dégradations insupportables des conditions d’exercice de nos métiers.

Le conseil d’UFR Arts et Sciences Humaines de l’université de Tours s’associe à ces démarches et soutient le mouvement en cours. Il demande par ailleurs à son directeur d’UFR de porter la liste des décisions suivantes prises lors de sa séance extraordinaire du 14 janvier 2020 :

- d’organiser un événement portant sur la réforme des retraites et la LPPR pour un débat contradictoire à destination des étudiants et des personnels ;
- de demander à notre président d’Université une prise de position claire et publique contre le projet de LPPR
- de laisser aux départements l’initiative d’adapter les modalités d’évaluation en fonction des circonstances (reports des épreuves programmées ou modifications de leurs modalités) en veillant à préserver au mieux les intérêts des étudiant-e-s ;
- de permettre à l’ensemble des personnels et étudiante-s de l’UFR de se mobiliser et de prendre part au mouvement dans le respect des personnes (mobilisées ou non), des locaux et du matériel (aucune sanction des absences étudiantes pendant la durée du mouvement, mise à disposition d’amphis et de salles pour les échanges et les débats) ;
- de permettre aux équipes pédagogiques d’organiser, le cas échéant, les enseignements programmés durant la durée du mouvement selon les modalités qui leur semblent les plus adaptées (notamment ceux assurés par les personnels non-titulaires).