Université de Paris-Nanterre : Motion UFR STAPS

Publié le : 18/01/2018

 

Motion de l'UFR STAPS de l'université de Paris-Nanterre

Les personnels administratifs, enseignants et enseignants-chercheurs de l’UFR STAPS de l’université Paris Nanterre, réunis le 11 janvier 2018, ont pris connaissance de la teneur du projet de loi relatif aux règles d’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur et dont l’entrée en vigueur est prévue à la rentrée 2018. La majorité de cette assemblée estime que cette réforme ne répond pas aux enjeux spécifiques auxquels sont confrontés les UFR STAPS et va en outre à l’encontre des valeurs que nous défendons ainsi que de celles énoncées dans l’article L612-3 du Code de l’éducation. Pour ces raisons, nous demandons l’abandon de ce projet de loi et l’arrêt immédiat de sa mise en œuvre locale par notre université.

Les STAPS étant l’une des filières dites « en tension », nous avons largement subi les désagréments du système APB. Nous estimons toutefois que cette nouvelle réforme, bien qu’elle mette fin au principe injuste du tirage au sort, ne garantit plus l’équité entre les bacheliers et va par conséquent accroître les inégalités sociales d’accès à l’ESR.

En particulier, nous ne pouvons accepter le fait que la spécificité et les difficultés de notre filière ainsi que de quelques autres servent de prétexte à la généralisation d’une «sélection» à l’entrée en Licence. A ce titre, le choix fait par la C3D STAPS d’établir une liste de prérequis nationaux ne doit en aucun cas être interprété comme un soutien de l’UFR STAPS Paris Nanterre à cette réforme.

Au regard de nos conditions actuelles de travail, nous sommes inquiets du faible volume d’information dont nous disposons quant aux modalités concrètes de mise en œuvre de cette réforme qui laisse présager un travail très substantiel sans moyens budgétaires et humains supplémentaires pour les rentrées 2018 et suivantes. Dans le contexte de l’université Paris Nanterre, le calendrier extrêmement court imposé par le ministère n’est pas tenable au regard des autres échéances à venir (évaluation HCERES, LMD4).

Cette réforme vise à augmenter nos capacités d’accueil alors que nos moyens actuels sont déjà insuffisants (gel de postes et baisse budgétaire pour des effectifs étudiants à la hausse, clôture des comptes de l'université en déficit). Si les enseignements dématérialisés et autres expériences pédagogiques « Frankenstein » menées ici et là doivent être les solutions retenues pour permettre l'augmentation des capacités d'accueil, celles-ci ont montré leur inefficacité pour endiguer l'échec en première année. Les recherches sur l’apprentissage montrent que les dispositifs les plus efficaces sont ceux qui favorisent les apprentissages collectifs, simultanés et internalisés.Des solutions et des moyens spécifiques doivent être trouvés pour les filières en tension en concertation avec leurs acteurs qui peuvent être riches de propositions et de
solutions innovantes compatibles avec la conception universaliste de notre université française.

Pour l’ensemble de ces raisons, nous, personnels de l’UFR STAPS de l’université Paris Nanterre, refusons la généralisation d’une sélection masquée à l’entrée à l’université et nous nous opposerons à la mise en œuvre des nouvelles procédures d’affectation dans notre UFR STAPS si aucune garantie concernant les moyens budgétaires et humains alloués ne devait nous être donnée en contrepartie.

Les personnels de l'UFR STAPS Paris Nanterre

Nanterre le 17/01/2018

37 votes « pour » cette motion
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3 votes « blanc»