L'UPPA répondra "OUI" à presque tout.e.s les lycéen.ne.s

Publié le 30 mars 2018

Sous la pression du combat contre la sélection engagé par les personnels (surtout Snesup) et les étudiants depuis deux mois, à coups d'AG et blocages, une nouvelle victoire vient d'être obtenue à l'UPPA. Interpellé par une question écrite des élus SNESUP et CGT au conseil d'administration du 29 mars, la direction de l'établissement s'est en effet engagée à rendre effective la réponse "oui" à (presque) tou.te.s les candidat.e.s postulant sous Parcoursup pour entrer en licence à l'Uppa. Ce geste place notre établissement en pointe dans le refus de la sélection en France, comme pour l'engagement moral d'accepter tout le monde pris précédemment.
Mais comment cela est-il concrètement possible ? Par un "surbooking" généralisé consistant à "appeler" sous Parcoursup (par un "oui") tou.te.s les candidat.e.s (soit 18000) sans tenir compte des capacités d'accueil votées. En effet, le ministère semble avoir changé d'avis en dernière minute sur cette question techniquement cruciale du lien entre "données d'appel" et "capacités d'accueil". Le représentant du Recteur avait initialement indiqué qu'un léger "surbooking" serait possible, de l'ordre de 10%, à l'instar de ce qui se pratique en IUT. Et le Snesup avait fait pression sur les instances locales et le VP CFVU pour obtenir une réponse claire du ministère à ce sujet. La réponse formelle lui est parvenue mercredi : le paramétrage des "données d'appel" sous Parcoursup peut être indépendant des capacités d'accueil et le surbooking peut être généralisé pour appeler tou.te.s les candidat.e.s. C'est donc ce que l'établissement s'est engagé à faire, rendant par là inutile tout examen et classement des dossiers par des commissions (même par ordre alphabétique ou ex-aequo-.
Bien sûr, dans ces conditions, le risque est de ne pas pouvoir "loger" les étudiant.e.s excédentaires s'ils se présentent effectivement, comme ce qui se passe parfois au départ de certains avions. Localement les projections faites semblent pouvoir écarter ce risque. Sauf pour 4 filières localement "tendues" par manque d'enseignants : STAPS, socio, informatique et sciences de la vie. Pour ces 4 filières donc la question de la sélection reste posée et sera combattue. Par ailleurs aucune réponse "oui si" ne sera donnée, par manque de moyens d'accompagnement.

Ainsi, pour toutes les sections, tous les départements, UFR..., et au niveau national, cette exigence (d'un paramétrage de Parcoursup pour) d'appeler tou.te.s les  candidat.e.s est donc possible. L'UPPA est (à ma connaissance) la première université à vouloir la mettre en oeuvre dès que le serveur sera ouvert et c'est une faille à saisir et amplifier dans le dispositif.
Bien sûr, pour les universités les plus demandées, comme pour les filières "en tension" (STAPS, psycho...), le risque de ne pas pouvoir accueillir les étudiant.e.s excédentaires à la rentrée est réel... et cela ne peut que mettre une pression forte pour des moyens supplémentaires à hauteur des besoins dès la rentrée !

François Rivière, secrétaire de section SNESUP-FSU à l'UPPA