L’égalité entre les femmes et les hommes : un impensé du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche ? - Avis du HCE du 15 septembre 2020

Publié le : 23/09/2020

 

 

Légalité entre les femmes et les hommes :

un impensé du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche ?

15 septembre 2020

Alors que le projet de loi de programmation pluriannuelle de recherche 2021-2030 a commencé à être discuté à l’Assemblée nationale, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) a souhaité organiser une table-ronde d’expert.es1, le 10 septembre, afin de pouvoir contribuer aux débats tant publics que parlementaires.

Cette future loi-cadre poursuit l’objectif principal de réinvestir massivement dans la recherche et l’innovation pour juguler le décrochage de la France dans la compétition internationale. Cet investissement concerne tant le financement de projets que les moyens d’attirer de jeunes talents vers des parcours scientifiques compétitifs et la revalorisation des carrières et rémunérations des divers personnels œuvrant dans le secteur de la recherche.

Des avancées pour tous et toutes ?

C’est avant tout l’investissement massif de 25 milliards d’euros sur 10 ans que Jean-Philippe BOURGOIN, conseiller auprès de Frédérique VIDAL, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a tenu à souligner. L’enjeu est de permettre de piloter des projets avec des marges positives, assurant leur pérennité et de donner des moyens à la fois humains et financiers : cibler un taux de succès de 25 à 30% des projets de l’agence nationale de la recherche (ANR) pour cesser de favoriser les seules équipes préétablies et, ainsi, faire entrer des femmes, sécuriser les parcours et réduire la précarité avec les nouveaux dispositifs des CDI de mission et du contrat doctoral et post doctoral. Il s’agit aussi de revaloriser l’entrée dans la carrière, qui se fait actuellement à l’âge de 34,4 ans pour les hommes (un an de plus pour les femmes) pour un salaire moyen de 1,3 fois le SMIC, soit 63% de moins que le montant moyen dans les pays de l’OCDE et d’assurer une revalorisation indemnitaire, fondée sur trois niveaux mais qui garantit un premier niveau homogène pour tous et toutes avec un objectif de 1000 euros en moyenne pour atteindre 5 à 6000 euros en fin de période.

Sandrine ROUSSEAU, présidente de la Conférence des chargées de mission égalité et diversité, a également souligné que ce texte comportait quelques avancées intéressantes, telles que la limitation du nombre de direction de thèse, participant à déconstruire le système « mandarin/assistantes », le renforcement des sciences humaines et sociales, facteur de progression sociale et d’égalité puisque les femmes sont plus nombreuses dans ces domaines et, dans une moindre mesure, la réforme concernant une plus grande homogénéité des primes. Plusieurs intervenant.es ont rappelé que le projet de loi avait rencontré de très fortes critiques et contre-propositions de la part de l’ensemble de la communauté académique, qui demande de manière urgente des crédits récurrents et des emplois statutaires pour exercer leurs missions dans des conditions décentes, et ce en particulier pour faire face à l’afflux de nouveaux étudiantes et étudiants dans des conditions sanitaires correctes suite à l’épidémie de COVID.... suite