Publié le : 31/05/2017

 

Après avoir supprimé de l’ordre du jour du CNESER du 17 janvier 2017, sous la pression de la mobilisation de la communauté universitaire, un projet de décret visant à institutionnaliser le tirage au sort en L1, le gouvernement sortant avait alors choisi le passage en force en publiant une circulaire au Bulletin Officiel entérinant le processus de sélection par tirage au sort.

Les déclarations de la ministre de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, Frédérique Vidal, ce 29 mai ont retenu toute notre attention. Elle annonce en effet que le tirage au sort "n’est ni efficace, ni juste » et elle ajoute : « je ne serai pas la ministre qui le pérennisera". Le SNESUP-FSU demande que le tirage au sort soit définitivement retiré pour toutes les filières de l’ESR. La démocratisation de l’enseignement supérieur ne doit pas dépendre du hasard. Elle nécessite des moyens financiers, matériels et humains qui soient à la hauteur des enjeux.

Mais ces déclarations ne doivent pas masquer les propositions du candidat Macron lors des élections présidentielles qui proposait, pour remédier au taux d’échec des étudiant.e.s en licence, que chaque université puisse préciser les prérequis de chacune des formations qu’elle propose dans le cadre d’un contrat de réussite conclu entre l’étudiant.e et l’établissement. Ce contrat définirait chaque fois que nécessaire un parcours de formation personnalisé.

À cette rentrée universitaire 2016, ce sont 13 500 étudiant.e.s (hors CPGE) de plus par rapport à celle de 2015 qui ont rejoint le cycle Licence[1] (6000 de plus que pour la L1) alors que pour la première fois depuis plus de plus de 25 ans, l’effectif des maîtres de conférences et des professeur.e.s des universités a baissé entre 2015 et 2016 ! Cette hausse démographique, continue depuis des années et qui va se poursuivre encore, nécessite d’abord des recrutements statutaires de collègues et des moyens d’accueil dignes d’un service public. Le contrat et les prérequis, qui s’inscrivent dans une logique de droit individuel, peuvent-ils faire face à l’augmentation continue du nombre des étudiant.e.s ? La réponse est non!

Ouvrir largement l'accès aux études supérieures et avoir pour objectif une augmentation importante du taux de diplômé.e.s de niveau licence est un choix politique que doit faire la société et que les lycées et les établissements d’enseignement supérieur publics doivent accompagner. Le gouvernement actuel doit revenir sur la circulaire du 27 avril instaurant le tirage au sort afin que la rentrée 2017 ne soit pas placée sous le signe de la limitation de l’accès aux études supérieures pour de nombreux.ses néo-bachelier.e.s.

Chantelot Pierre - Secrétaire national

Mensuel 656