Le SNESUP_FSU, la CGT-FERCsup et SUD-éducation quittent la réunion de lancement de la concertation sur la reconnaissance des missions d'enseignement du 29/03/2018
Pour protester contre l'entêtement du gouvernement d'imposer la loi VIDAL ORE et la plateforme "Parcoursup", le Le SNESUP_FSU, la CGT-FERCsup et SUD-éducation quittent la réunion de lancement de la concertation sur la reconnaissance des missions d'enseignement du 29/03/2018 après avoir lu leur déclaration liminaire
" Madame la ministre entendez-vous la mobilisation qui monte ?
Actuellement plus de 12 universités sont mobilisées et parfois bloquées pour demander le retrait de la loi ORE qui pour les ¾ d’entre elle ne se préoccupe ni de l’orientation ni de la réussite des étudiants.
Les personnels et étudiants mobilisés ne le sont pas contre leur équipe de direction ou leur président mais contre votre loi et celle de votre gouvernement. Vous êtes responsable de cette situation. En ayant organisée une pseudo concertation qui nous a occupé pendant 55 réunions en septembre-octobre, résumée dans le rapport Fillatre et dont les éléments n’ont pas été repris dans le projet de loi qui devait probablement avoir été rédigé antérieurement. Cette stratégie autoritaire qui consiste à écouter sans entendre les OS puis à imposer une loi en prétextant que nous y aurions contribué, votre gouvernement l’a mis en œuvre pour affaiblir le code du travail l’été dernier via les ordonnances, vous l’avez renouvelée avec la loi ORE et maintenant votre gouvernement l’impose à nouveau avec le rapport Spinetta et la remise en cause des statuts des cheminots.
Comptez–vous renouveler l’opération avec cette concertation sur la reconnaissance de l’engagement pédagogique des EC et sur l’arrêté Licence ?
Madame la ministre qu’avez-vous à mettre sur la table ? nous n’avons toujours aucun texte sur l’arrêté licence ! Quand comptez-vous nous le transmettre ? au dernier moment ? et comptez-vous faire passer des amendements gouvernementaux de dernière minute en deuxième lecture devant l’assemblée nationale comme vous l’avez fait à propos de la non divulgation des algorithmes locaux de la loi ORE ?
Madame vous êtes responsable des mobilisations dans les universités qu’attendez-vous pour retirer votre loi ? combien de violences policières nos étudiants et personnels devront-ils subir ? Combien d’agressions des nervis de l’extrême droite les personnels et étudiants devront-ils affronter (Montpellier, Lille, Strasbourg, Paris) ? faudra-t-il un accident comme en 1986 ? ou attendez-vous une insurrection comme il y a 50 ans ?
La sélection est un projet conservateur, libéral, inégalitaire. Si les personnels le combattent c’est bien sûr pour des raisons corporatistes de défense de nos conditions de travail, de nos rémunérations et pour la réussite de nos étudiants mais c’est également et avant tout contre ce projet de société de concurrence, d’individualisation, de précarisation et de privatisation.
Madame la ministre vous êtes une universitaire, ne restez pas entourer de vos courtisans et barricadée derrière des cordons de CRS, écoutez la jeunesse et celles et ceux qui se mobilisent pour un service public de l’enseignement supérieur ouvert à toutes et tous les bacheliers, gratuit, formateur et émancipateur.
Aussi malgré l'importance du sujet de cette concertation, nous décidons de quitter cette réunion" Hervé Christofol, secrétaire général du SNESUP-FSU