Le SNESUP-FSU dénonce la logique de certifications privée en langues - Analyse du 6 juillet 2018

Publié le : 06/07/2018

 

 

S’il est vrai que « nul n’est prophète en son pays », faut-il pour autant dénigrer les qualifications des enseignant.e.s de langues de nos universités et exiger des certifications délivrées par des organismes étrangers, alors que des certifications publiques françaises existent et que les enseignant.e.s et enseignant.e.s-chercheur.euse.s de nos établissements ont toutes les compétences pour attester du niveau de leurs étudiant.e.s ?

Après le discours du premier ministre qui proposait que l’État finance des certifications privées, le projet d’arrêté licence soumis au CNESER du lundi 9 juillet prochain se propose de découper le diplôme en blocs de compétences sanctionnés par des certifications.

Le SNESUP-FSU dénonce la logique de certifications privée en Langues comme dans les autres disciplines.

Hervé CHRISTOFOL
Secrétaire général du SNESUP-FSU

 

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Dans son discours du 23 février à l’EDHEC de Croix (Nord), le Premier ministre a annoncé que, dans le souci de « réduire le déficit du commerce extérieur du pays », le gouvernement allait financer des certifications type TOEIC ou TOEFL pour les lycéens et les étudiants se destinant à des carrières dans les secteurs susceptibles d’aider à développer les exportations.

L’État va dépenser des sommes importantes pour enrichir les organismes privés qui proposent ce genre de certifications. D’ailleurs, Cambridge English a réagi très vite à l’annonce d’Édouard Philippe, se réjouissant dans un communiqué de la reconnaissance de la qualité de son offre. À Lyon-I, un niveau B1 est exigé pour se voir délivrer le diplôme de master et le coût du TOIEC certifiant cela est de 80 000 €/an (un passage gratuit à chaque étudiant). Notons au passage que B1, c’est le niveau attendu en cours de lycée.

L’article 10 du projet d’arrêté licence… Quelle place pour le CLES ?

La mise en œuvre des propos du Premier ministre se traduit dans la rédaction de l’article 10 du projet du nouvel arrêté licence :

« S’agissant spécifiquement des compétences linguistiques mentionnées à l’ar-ticle 6, les modalités du contrôle permettent de vérifier la progression de l’étu-diant entre l’entrée en licence et l’obtention du diplôme. Une certification du niveau qu’il a obtenu, défini en référence au cadre européen, est délivrée à l’étu-diant lors de l’obtention de sa licence. Pour certains parcours de formation, les établissements peuvent conditionner l’obtention du diplôme à un niveau mini-mum de certification. »

 

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