La Lettre aux retraité.e.s n° 113 - Mai 2018

Publié le : 23/05/2018

 

 

S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à ce gouvernement et à ses alliés, c’est de ne pas nous donner des raisons de nous révolter.

Par exemple, on lit dans Le Monde du 19 mai : « La Cour des comptes presse le gouvernement de baisser la dépense pu- blique. » Bien sûr, il ne s’agit pas des dépenses sous forme de cadeaux fiscaux pour les plus riches (suppression de l’ISF) ou de crédits d’impôt improductifs (pacte de « responsabilité », crédit d’impôt recherche). Et cela n’augure rien de bon concernant les services publics, déjà sous-financés. En effet, une note du ministère des Finances (Le Monde du 18 mai) nous prépare à l’idée que le gouvernement cherche plutôt à rogner sur les prestations sociales et sur les retraites, en changeant les modes de calcul, les critères d’éligibilité et en gelant les revalorisations. Cette note assimile d’ailleurs scandaleusement prestations sociales et retraites, alors que la retraite est versée parce que l’on a travaillé.

Une autre trouvaille, pour baisser les salaires et les pensions : au lieu de dire « votre rémunération baisse de x % », on dit « il y aura une deuxième journée de solidarité pour financer la dépendance des personnes âgées ». Les retraité.e.s verraient pour leur part la cotisation CASA augmenter.

Tout en prétendant vouloir conserver le statut de fonctionnaire, le gouvernement veut amplifier le recrutement de contractuel.le.s : c’est ainsi que nous voyons nos universités recruter des enseignant.e.s-cher- cheur/euse.s en CDD d’un an ! Le même mensonge est utilisé pour les cheminots quand on leur jure que la SNCF restera publique. Mensonge aussi quand on prétend ne pas vouloir instaurer la sélection à l’université tout en imposant une loi et un système, Parcoursup, qui feront exactement cela. Mensonges relayés par les médias aux ordres, nivellement par le bas déguisé en équité et violence policière sont les armes pour nous faire avaler toutes ces régressions présentées comme des nouveau- tés nécessaires.

La résistance est à construire ensemble, actif/ve.s, retraité.e.s, jeunes, car nous avons à nous défendre contre un même adversaire, qui cherche à nous diviser  alors que nos intérêts sont les mêmes.  Dès maintenant, signons la pétition demandant une loi de finances rectificative annulant l’augmentation de la CSG pour tous, mettant fin au gel des pensions et demandant leur augmentation. Participons aux initiatives du 14 juin !

Hervé Lelourec

 

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