Intervention de la police à l'université Paris Nanterre : Motion des personnels, 11 avril 2018

Publié le : 11/04/2018

 

Motion des personnels de l’université Paris Nanterre, le 11 avril 2018
 
 
Le 9 avril 2018, le président de l’université Paris Nanterre, M. Jean-François Balaudé, a requis l’intervention de la police sur le campus et à l’intérieur des bâtiments de notre université, où se tenait une assemblée générale d’étudiants mobilisés contre la loi Orientation et Réussite des Etudiants (loi ORE) et le dispositif Parcoursup. 
 
En présence de dizaines de membres du personnel, également réunis en assemblée générale pour la même raison, les CRS en très grand nombre ont brutalisé tous les étudiants, en ont interpellé et menotté plusieurs, placés ensuite en garde à vue pendant 24 heures.
 
M. Jean-François Balaudé a tenté après coup de justifier sa décision en prétextant que des individus non identifiés (une vingtaine, qui devient ensuite une trentaine dans un deuxième communiqué présidentiel) avaient fait irruption dans nos locaux. Il est avéré qu’il s’agit au mieux d’une lourde et impardonnable erreur d’appréciation, plus probablement d’une inacceptable manipulation politique, tous les témoignages attestant que les personnes rassemblées, violentées et arrêtées ce jour-là relevaient à un titre ou à un autre des activités légitimes de notre établissement.
 
Depuis les faits, M. Jean-François Balaudé ne cesse de répéter sa version, contredite par les images filmées pendant l’intervention des CRS et par l’identité désormais avérée des sept personnes interpellées.
 
Rappelant qu’il est de la prérogative exclusive des présidents d’université de convoquer l’intervention des forces de l’ordre sur les campus (franchise universitaire), nous, enseignants, enseignants-chercheurs, personnels administratifs, personnels techniques, BIATSS de l’université Paris Nanterre, réunis ce mercredi 11 avril en Assemblée Générale sur le campus :
 
  • exigeons la démission de la présidence de notre établissement de M. Jean-François Balaudé, qui s’est rendu irrévocablement indigne du mandat électif que notre communauté lui avait confié ;
     
  • exigeons l’abandon immédiat de toute poursuite contre les sept personnes interpellées le 9 avril.
 
Adopté à l’unanimité moins deux abstentions le 11 avril par l’Assemblée Générale, réunissant 150 membres du personnel de l’université Paris Nanterre.