Île de La Réunion : Appel à la grève le 12 novembre - Interview d'Hervé Christofol - Clicanoo.re, 31 octobre 2018

Publié le : 09/11/2018

 

Article publié le 31 octobre sur le site Clicanoo.re, Le Journal de l’île de la Réunion

Par Alain Junot

Appel à la grève le 12 novembre

Interview d'Hervé Christofol

 

 

Le Syndicat de l'Enseignement Professionnel Public, la Fédération Syndicale Unitaire et le Syndicat National de l'Enseignement Supérieur, estiment que les réformes préconisées par le Ministre de l'Education nationale ne sont pas pertinentes. Ils appellent à la grève générale le 12 novembre.

Sigrid Gérardin (co-secrétaire générale du SNUPE-FSU) et Hervé Christofol (secrétaire général du SNESUP-FSU) rendent actuellement visite à leurs collègues et camarades de La Réunion. Objectif de la mission ? Évaluer la situation locale. Laquelle situation n'a rien à envier à celle de métropole. Hervé Christofol, estime même que notre île est plus que défavorisée. Écoutons-le à propos de l'Université.

"La Réunion est sous dotée. Par exemple, le ratio personnel-étudiant, est de 14. C'est à dire qu'il y a 14 étudiants par enseignant. En métropole cette moyenne est de 11. Autrement dit, il manque des postes à La Réunion". Autre exemple flagrant de sous-dotation : le ratio financier. "En métropole il est de 10 000 euros, quand à La Réunion il est à moins de 9000 euros". Aujourd'hui, en France, l'Enseignement supérieur souffre, indéniablement, de carence financière. "La part du PIB que nous consacrons aux Universités, nous met à la 15e place des pays de l'OCDE !", » soupire Hervé Christofol.

Déception et inquiétude sont également de mise, à l'heure où se profile la réforme des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation. "Nous sommes devant un recul démocratique. En effet, désormais la désignation du directeur de cet institut, sera soumise à la seule consultation du recteur d'Académie et du président de l'Université". À ce déni démocratique s'ajoute la menace de siphonnage du dispositif de tous les outils pédagogiques propres jusque-là aux ESPE.

"Une logique budgétaire"

En de nombreux domaines l'alerte est de mise, en particulier dans celui de la formation professionnelle. "En lycées professionnels, la situation est tendue et les arbitrages du ministre vont l'aggraver", regrette Sigrid Gérardin. Les classes sont surchargées, les enseignants ont du mal à mettre les élèves en entreprise, la carte de formation n'est pas adaptée... "Avant même de parler d'élever le niveau de qualification de la voie professionnelle, il faudrait remédier aux difficultés actuelles". Or, on n'en prend pas le chemin. "La baisse des horaires va engendrer des suppressions de postes. On estime que 3 500 postes passeront à la trappe d'ici 3 ans".

Les syndicats soutiennent que le ministre en rajoute aux difficultés. "Nous ne sommes pas dans un cadre de revalorisation de la voie professionnelle, mais plutôt face à une attaque frontale, une désorganisation complète des filières. Le ministère s'inscrit tout simplement dans une logique budgétaire, c'est dommage",  synthétise Sigrid Gérardin, tandis que Hervé Christofol, relève qu'il y a trop de réformes en même temps. "Voilà pourquoi, nous nous mobiliserons le 12 novembre. Ensemble nous défendrons les conditions d'études de nos élèves ainsi que nos conditions de travail".

A. J.

 

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