Formation des enseignant·es : il y a urgence à sortir de l'amateurisme et du mépris - Lettre Flash n°92 - 7 mai 2024

Publié le 7 mai 2024

 

 

La mobilisation “INSPÉ morts” de ce lundi 6 mai 2024 à l’appel de l’intersyndicale de l’ESR a été un succès. Diverses actions ont été menées dans la quasi-totalité des académies : assemblées générales réunissant personnels des INSPÉ et des UFR, et étudiant·es, rassemblements devant les rectorats, audiences auprès des rectorats et des présidences d’université, textes de motions, programmation de nouveaux rendez-vous de mobilisation... Partout les mêmes interrogations et les mêmes inquiétudes, partout la même colère sourde…

 

À Paris, une délégation de l’intersyndicale Île-de-France a été reçue par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), particulièrement discret jusqu’ici, qui a tenu le discours selon lequel la réforme “ne touche pas aux INSPÉ” : les futures Écoles nationales supérieures du professorat (ENSP) seraient des “espaces de coordination légère” (sans scolarité) pour “mettre les gens autour de la table” mais ne remplaceraient pas les INSPE, qui garderaient leurs statuts actuels. Notons cependant, que dans le même temps, rue de Grenelle, la ministre de l’Éducation Nationale (MEN) évoquait une situation provisoire pour les INSPÉ (jusqu’en 2027 ?), en pointant la baisse d’effectifs des masters… 

 

Plus de deux tiers des INSPÉ / universités étaient représentés (22/32) à la réunion nationale des formatrices et formateurs en visio en fin de journée. De manière convergente, de nombreux éléments problématiques ont été pointés.

 

Pour les étudiant·es, qui ne savent toujours pas ce qui les attend, sont notamment soulignés :

• l’impensé des trajectoires de reconversion et passerelles pour les futures licences ;

• l‘impensé des parcours possibles en cas d’échec aux concours – le MEN propose très sérieusement et très sereinement une poursuite… en “master Pratiques et ingénierie de formation (PIF)” – dixit la ministre, c’est-à-dire dans la mention du master MEEF destinée à la formation de formateur·ices… ;

• l’impensé des étudiant·es en reconversion professionnelle (DIU) ;

• les inquiétudes sur le maillage territorial dans l’accès aux futures licences pluridisciplinaires préparant aux concours de professeur des écoles (LPPE) ;

• l’impensé de l’ouverture de modules de préparation aux concours pour des concours qui n’ont pas de licence dédiée (Documentalistes, Conseiller·e principal·e d’éducation, Professeur·e de lycée professionnel) ;

• l’absence d’information sur la répartition des postes aux concours en fin de M2 et en fin de L3 ;

• la contraction de l’indemnité de stage pour les M1 qui sera de 900 € nets, bien loin des 1400 € initialement annoncés

 

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