« On fait ce qu'on peut... avec ce que l'on a » - Communiqué intersyndical de l'Université Paris-Est Créteil, 24 mars 2020

Publié le : 25/03/2020

 

Communiqué intersyndical de l'Université Paris-Est Créteil, 24 mars 2020

« On fait ce qu'on peut... avec ce que l'on a »

 
 Au Comité technique qui s'est tenu le lundi 23 mars 2020 à distance, les organisations syndicales représentées dans le Comité technique de l'UPEC ont fait part à la présidence des difficultés pour les enseignants et les étudiants d'assurer la « continuité pédagogique » et pour les BIATSS d'assurer la « continuité d'activités » (Plan de continuité d'activités).
 
En effet, il ne peut pas y avoir de simple poursuite du travail dans les conditions d'exercice à distance. Dans cette situation inédite de crise sanitaire, parler de « continuité » est clairement un abus de langage : le confinement est de fait une « rupture » par rapport au fonctionnement habituel. Chacun de nous, contraint de travailler à distance, s'efforce de s'adapter, cherche à compenser autant qu'il le peut les effets de cette rupture, mais il est vain, et dans certains cas dangereux pour l'équilibre des agents d'entretenir la fiction d'une simple « continuité ».

La présidence a convenu que les consignes liées au PCA doivent être comprises avec « souplesse », dans des termes qui seront communiqués prochainement aux personnels, faisant suite à son communiqué "COVID-19 - Information de la présidence à l'attention des personnels" du 21 mars 2020.

En effet, nous demandons que le champ d'application des objectifs pédagogiques et administratifs imposés aux personnels en travail à distance soit mieux circonscrit, dans le cadre statutaire et légal, et qu'en particulier en soient exclues toutes les tâches qui ne font pas partie de l'activité habituelle de l'agent. Rappelons que le « télétravail » est une mesure contractuelle, très encadrée juridiquement, limitée à 3 jours, qui ne concerne que ceux qui en ont fait la demande. La situation que connait en ce moment la majorité des personnels n'est pas du « télétravail » mais un travail à distance, aux contours juridiques beaucoup plus flous.

Les modalités techniques qui sont appliquées dans les conditions d'urgence ne pourront pas compenser ces difficultés auxquelles les personnels doivent faire face dans l'exercice de leurs fonctions. Les conditions matérielles sont aléatoires et inégales entre les individus, beaucoup de collègues ont des obligations de famille à charge, sans compter la nécessité pour beaucoup de partager les ordinateurs familiaux avec un(e) conjoint(e) ou plusieurs membres de la famille eux aussi en travail ou en formation à distance.

Nous demandons le droit à la déconnexion et le droit de disposer d'une vie privée clairement disjointe de son travail ; le travail à distance ne doit pas se transformer en une astreinte permanente, et ne doit pas entraîner la détérioration des conditions et des modalités de travail en raison de la multiplication des tâches et des sollicitations auxquelles il faudrait répondre dans la minute. Nous demandons qu'il soit mis fin à une surenchère d'exigences induite par la notion de « continuité », tant en direction des personnels que des étudiants, qui relève parfois d'un déni de réalité.

Nous demandons que les moyens matériels d'exercice de l'activité soient mis à disposition des agents le plus vite possible.

Nous tenons à saluer les efforts de l'ensemble des collègues qui travaillent sans cesse depuis le début de la situation d'urgence pour assurer la réalisation des missions du service public et notamment celles et ceux qui sont en première ligne, comme la DRH, le CIDP et la DSI.

Nous avons également une pensée pour les étudiants qui doivent s'adapter à des conditions d'études difficiles, qui sont isolés et qui actuellement ne bénéficient pas encore d'une aide financière.  

Les organisations syndicales continuent à transmettre les revendications des personnels à la présidence, ainsi que dans les instances compétentes - Comité technique, Comité de d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, Conseil d'administration - dont elles demandent la tenue régulière, même si c'est « à distance ».

 

CGT, FO ESR, FSU (SNESup, SNASUB), SGEN-CFDT, SNPTES