déclaration liminaire lors de l'installation de la FS du CSA MESR

Publié le 9 février 2023

Déclaration liminaire du SNESUP-FSU à la Commission Statutaire des personnels de statuts universitaires du CSA MESR du 26 janvier 2023

Lors de cette première réunion de la commission statutaire des enseignant.es-chercheur.es de statut universitaire et des assistant.es de l’enseignement supérieur, nous souhaitons rappeler d’abord notre attachement au statut des enseignant.es chercheur.es, qui permet de garantir la liberté académique et l’indépendance qui sont fondamentales pour exercer nos missions. Nous avons œuvré pour sa défense lors de la dernière mandature du CTU, alors qu’il est battu en brèche notamment par l’existence de nombreux contrats d’enseignement et de recherche et que la création des CPJ l’attaque davantage encore : nous poursuivrons dans cette voie lors de cette mandature.

A ce titre, nous demandons qu’un bilan des différentes modifications statutaires puisse être dressé afin notamment d’évaluer leurs impacts eu égard aux objectifs d’égalité professionnelle, de conditions de travail, de déroulement de carrière raisonnable et de conditions de départ à la retraite.

Dans le contexte actuel de mobilisation forte contre une réforme des retraites injuste pour toutes et tous et, de notre point de vue, injustifiée, nous voulons attirer l’attention sur la dégradation des pensions des enseignant.es-chercheur.es : alors que les EC partent à la retraite à un âge moyen de 66 ans, avec un taux plein à 67 ans déjà inatteignable pour la grande majorité d’entre eux, cette dégradation 2 non seulement de l'accélération de la réforme Touraine mais encore du long gel du point d’indice, d’une revalorisation des salaires très largement inférieure à l’inflation et du développement de la part indemnitaire des traitements. Avec les récentes règles de reclassement et pour que les grilles indiciaires puissent permettre un déroulement de carrière, il est par conséquent indispensable d’en reconcevoir les échelles depuis les premiers échelons jusqu’aux derniers et d’enfin reconnaître la qualification du doctorat. Nos demandes répétées d'intégration des primes dans les salaires, ou encore de prise en compte des années d’étude et des post-doc à l’étranger s'avèrent d’autant plus pertinentes, tout comme celles liées à la résorption des inégalités entre les femmes et les hommes.

Nous attirons l’attention sur la non application aux enseignants-chercheurs du principe du PPCR concernant le déroulement d’une carrière sur deux grades qui conduit encore aujourd'hui nombre d’entre eux à partir à la retraite au 1er grade de leur corps.

La dégradation des pensions devrait conduire à l’augmentation de l’âge de départ de beaucoup d’EC et la question des conditions de travail, qui se dégradent davantage d’année en année, se pose de façon renforcée. Comment supporter plus longtemps qu’actuellement la pression de plus en plus grande sur les titulaires qui ne sont pas assez nombreux pour administrer les formations et la recherche, la tension exercée par un temps de travail réel bien supérieur au maximum inscrit dans le code du travail, voire le travail empêché que beaucoup subissent au détriment de leur santé alors que le nombre d’agent.es non titulaires ne cesse d’augmenter, leurs conditions de travail étant également indécentes ? Il manque 30 000 enseignant.es-chercheur.es pour que le taux d’encadrement de toutes les universités atteigne celui des universités françaises les mieux dotées. Nous avons défendu et continuerons de défendre un recrutement de titulaires massif, une subvention pour charge de service public égalitaire et à la hauteur des enjeux de formation de la jeunesse de notre pays et du développement d’une recherche variée, dynamique et permettant d’irriguer des évolutions technologiques, écologiques, sanitaires, culturelles, démocratiques et sociales justes.