Communiqués de la CP-CNU du 18 janvier 2024 : statuts des personnels de l'ESR, loi immigration
Statuts des personnels
Le bureau de la CP-CNU, réuni le 18 janvier 2024, s’alarme de l’invitation faite par le président de la République le 7 décembre aux présidents d’organismes nationaux de recherche et d’universités de « changer » les statuts des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le bureau de la CP-CNU demande une clarification des projets concernant l’organisation de la recherche et de l’enseignement supérieur et en particulier les conséquences sur les statuts des personnels. Il demande que la CP-CNU soit associée à toute réflexion sur la situation des enseignants-chercheurs.
Le bureau de la CP-CNU rappelle son attachement au statut national des enseignants chercheurs ainsi qu’aux missions du CNU, instance nationale garante d’équité, d’expertise et de collégialité dans l’appréciation des différents aspects de la carrière des enseignants-chercheurs. Il demande le renforcement du rôle décisionnaire du CNU dans l'ensemble des compétences qui lui sont confiées.
Il considère que l’urgence est l’amélioration des conditions de travail de tous les personnels de l’enseignement supérieur. Les enseignants-chercheurs ont besoin de stabilité, de temps et de sérénité pour effectuer une recherche au service du bien commun, libre et de qualité et assurer l’ensemble de leurs missions de service public.
Loi immigration
Le bureau de la CP-CNU, réuni le 18 janvier 2024, tient à exprimer sa vive opposition à la loi dite « immigration » votée par l'assemblée nationale dans la nuit du 19 au 20 décembre 2023.
Ce projet de loi tourne le dos aux valeurs républicaines sur lesquelles se fonde l’Université française à savoir l’universalisme, les mêmes droits pour tous et toutes les étudiants et étudiantes et la diffusion libre des connaissances.
En prévoyant une caution de retour, la généralisation de la majoration des droits d’inscription pour les étudiants et étudiantes extra-communautaires, des modalités de contrôle accru, cette loi instaure de fait une sélection par l’argent et distille la défiance sur toute une partie de la communauté universitaire.
En organisant le repli sur soi, elle prive les universités et la société française de l’enrichissement par le mélange des cultures que permet l’accueil d’étudiants et étudiantes et des collègues de toutes les nationalités et met en danger l’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française.
Les universités et les organismes de recherche doivent rester des lieux d'accueil et d'émancipation pour toutes et tous, sans conditions de nationalité ou préférence nationale.