Communiqué du SNESUP-FSU Paris 1 contre les violences policières répétées ayant eu lieu depuis le début du mouvement contre la loi ORE, 11 mai 2018

Publié le : 16/05/2018

 

Communiqué du SNESUP-FSU Paris 1

 

Contre les violences policières répétées ayant eu lieu depuis le début du mouvement contre la loi ORE

 

11 mai 2018

Si l’évacuation policière du site de Tolbiac de l’université Paris 1 Sorbonne a fait l’objet d’une forte médiatisation en France et à l’étranger à l’image de l’ampleur du mouvement contre la loi ORE dans un grand nombre d’université, il ne doit pas masquer la systématisation des interventions et des violences policières subit par un grand nombre d’étudiants mobilisés au sein même des lieux d’étude.

En effet, depuis plusieurs mois, des étudiants, des enseignants et des personnels universitaires se mobilisent contre la loi ORE, dite Loi Vidal. Ils se mobilisent contre un texte qui instaure la sélection en licence sur des critères arbitraires et absurdes ; contre un « Plan Etudiant » qui va aggraver le dénuement de nos Universités ; contre une logique libérale qui ne considère plus l’enseignement supérieur comme un service public, mais comme un outil au service des intérêts privés.

Or depuis plusieurs mois, nous ne pouvons que déplorer l’utilisation régulière et systématique des forces de l’ordre contre des étudiants qui demandent juste à être écoutés. Le SNESUP-FSU, qui recense les violences contre les étudiants et les personnels dans les différentes universités où il est présent, ne cesse de dénoncer ces actions violentes qui fracturent profondément la communauté universitaire. Ainsi, suite aux violences perpétrées à Grenoble ce lundi 7 Mai 2018 (vidéo de l’évacuation) des professeurs ont estimé que les partiels ne pouvaient pas se tenir sous présence policière ce mercredi 9 Mai et ont refusé de surveiller les partiels.

Nous ne pouvons qu’approuver les propos de la ministre de l’enseignement supérieur en date du 10 avril 2018 "il faut que cette violence s'arrête" (« Blocage des universités », Sciences et Avenir, 12.04.2018). Malheureusement, nous ne pouvons que constater que cette déclaration n’a pas été suivie d’effet et que les violences policières se poursuivent et se systématisent. Ces violences interviennent dans un climat extrêmement tendu, où le gouvernement ne répond aux inquiétudes légitimes des étudiants, des enseignants et des personnels universitaires qu’à coups d’interventions policières dans les facultés, de mise sous tutelles et de mensonges éhontés.

Par solidarité et par respect envers les étudiants victimes de violences, nous appelons l’ensemble des personnels à suspendre la tenue des examens. Dans l’attente d’une ouverture de dialogue de la part du gouvernement avec les organisations syndicales. Le SNESUP-FSU sera particulièrement vigilent à chaque nouvelle intervention policière et à ses conséquences. Il tient à rappeler que la démocratie est fragile et qu’elle dépend aussi du respect et de la prise en compte des messages envoyés par les corps intermédiaires de ce pays.