BRÉSIL : LES UNIVERSITÉS ET LE COUP DE FORCE DE L’EXTRÊME DROITE

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Publié le : 30/10/2018

 

Jair Bolsonaro, candidat aux propos homophobes, misogynes et racistes, nostalgique de la dictature, a été élu président du Brésil. Le contexte, celui d’un pays qui s’enfonce dans une profonde crise économique, sociale et politique depuis 2015, est une des causes majeures de ce vote. Cependant, dans la tradition de l’extrême droite, un coup de force a été nécessaire pour prendre le pouvoir.

 

Dix jours avant le premier tour, J. Bolsorano était crédité de 27 % des intentions de votes. Il obtint 46 % des suffrages exprimés. Entre temps, la montée en puissance d’une campagne de « fake-news » en ligne avait impacté la campagne électorale, notamment via WhatsApp auquel sont abonné.e.s plus de 50 % des Brésilien.ne.s. En outre, des méthodes plus classiques ont été utilisées. Les universités en ont été une cible privilégiée. La Fédération mondiale des travailleurs scientifiques l’a dénoncé dès le 29 août 2018[1] : interventions de groupes violents et/ou armés qui empêchent la tenue de colloques ; harcèlements et menaces de mort ; incursions diffamatoires et mensongères sur les sites Web de chercheur.e.s ; « nettoyage » d’affiches et banderoles ; commissions d’enquête sans fondement ; arrestation et humiliation d’un recteur d’université poussé au suicide... Puis l’entre-deux tours a vu une intensification de la (ré)pression et de la censure dans la majorité des universités, par la justice, la police, l’armée ou... des étudiant.e.s violent.e.s, sympathisant.e.s de celui qui a promis un « nettoyage jamais vu dans l’histoire de ce pays » : « Ou vous partez en exil ou vous partez en prison », « nous allons balayer ces bandits rouges du Brésil ». J. Bolsonaro a été élu président de la République fédérative dimanche 28 octobre avec 55,13 % des suffrages contre 44,87 % à Fernando Haddad, candidat du Parti des Travailleurs (source : AFP). Lundi 29 octobre, la Bourse de São Paulo a atteint un nouveau record (Agence Reuters).

 

Si les marchés ont choisi leur camp, le SNESUP-FSU fidèle à ses valeurs dénonce toutes les atteintes à la démocratie universitaire et aux libertés académiques. Il soutiendra les universitaires brésilien.ne.s dans leurs combats contre le fascisme.