Appel SN 28/08

Publié le 28 août 2003

Communiqué de presse
28/08/2003

Rentrée sociale, rentrée universitaire,
Rencontre FSU- SNESUP avec le 1er Ministre,

Appel du Secrétariat National du SNESUP – FSU

L’été 2003 n’a pas marqué de trêve sociale en France. Licenciements et plans sociaux ne se sont pas interrompus malgré la période estivale. On a même vu une tentative de déménagement d’usine qui n’a pas dupé les salariés… Le chômage repart de plus belle, au moment où la sécurité sociale est menacée de démolition.

Après le vote en force, fin juillet, de la loi Fillon, qui programme la paupérisation des futurs retraités, après la réduction de 100 millions d’euros de l’allocation d’autonomie, la catastrophe sanitaire consécutive à la canicule a été le tragique révélateur d’une politique économique et sociale gouvernementale qui tourne le dos à la satisfaction des besoins humains et sociaux les plus fondamentaux, à commencer par la santé des plus fragiles. Ainsi se fait jour la contradiction entre les besoins de financement des services publics, ceux de la protection sanitaire et sociale, et une politique qui, au nom de la baisse des impôts, creuse les inégalités.

Face à cette offensive sans précédent du gouvernement et du patronat, le puissant mouvement social lancé en mai-juin ne désarme pas. Cette volonté de résistance est attestée par l’ampleur de la mobilisation du Larzac, par la combativité déployée par les intermittents du spectacle qui ont manifesté avec force pour le maintien de leur statut et la défense d’une culture et d’une vie artistique diverses, plurielles, non soumises aux exigences de rentabilité.
Dans le domaine de l’Education nationale, la brutalité avec laquelle s’opère le prélèvement des jours de grève sur les salaires des enseignants et des personnels IATOSS provoque la colère et l’incompréhension. Cette méthode augure bien mal du dialogue social dont tente de se prévaloir le Premier ministre, qui reçoit les syndicats en lieu et place de son ministre Luc Ferry.

Le bilan de la rencontre de la FSU (dont le SNESUP) avec le Premier Ministre montre que le gouvernement n’apporte pas de réponses aux exigences du mouvement social, aux revendications portées par les personnels et les étudiants pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Ainsi, au delà des bonnes paroles, aux questions essentielles qui lui sont posées le Premier Ministre oppose dans les faits le maintien des orientations de fond de sa politique. Aucune mesure concrète répondant aux revendications du monde universitaire n’a par exemple été annoncée. Dans ces conditions, le dialogue social ressemble davantage à un jeu de « communication » qu’à une véritable concertation, un trompe l’œil pour désamorcer l’expression du mécontentement et donner le change à l’opinion, pour différer les revendications des personnels et des étudiants.

A l’ordre du jour de la rentrée, c’est donc, encore et toujours, l’action qui est nécessaire, dans la continuité de la mobilisation du printemps 2003. Les dossiers sociaux majeurs qui l’ont motivée et lui ont donné le soutien majoritaire de la population, ne sont pas clos par les coups de force gouvernementaux, particulièrement celui concernant les retraites. Pour le supérieur aussi, sans l’intervention des personnels, des étudiants, rien ne se fera dans le sens d’une université plus démocratique dans une société plus juste et solidaire. Le SNESUP développera toutes les initiatives nécessaires en ce sens.

Le Secrétariat National appelle les responsables de sections, l’ensemble des syndiqués à se réunir dès que possible pour discuter de la situation créée par le gouvernement, informer les collègues et les étudiants, rassembler et organiser les initiatives qui sont nécessaires, en particulier préparer les débats, les Assemblées Générales des personnels :

  • Le vote SNESUP-FSU aux deux scrutins CNU et CTPU, qui s’ouvrent dès le 4 septembre prend une importance particulière, il exprimera l’opposition ferme de la communauté universitaire aux projets et budget du Gouvernement relatifs à l’enseignement supérieur, et la recherche, leurs personnels. La diffusion des deux Bulletins CNU et CTPU, de l’affiche spéciale, l’appel à consultation du site du SNESUP sont de premières dispositions pratiques pour conforter l’audience du syndicat.
  • Le Secrétariat National appelle à intervenir pour que les instances et les responsables d’établissement expriment fortement l’exigence des moyens budgétaires nécessaires au développement du service public, il appelle à soutenir les actions engagées dès maintenant dans le service public d’éducation.
  • Au moment où les Ministres européens de l’Education se réunissent à Berlin les 18 et 19 septembre, le Secrétariat National décide de s’adresser largement aux associations et syndicats européens pour exprimer ensemble l’opposition de la communauté universitaire à la déréglementation et à la marchandisation des formations supérieures.
  • Dans le même sens il appelle à participer aux initiatives engagées de façon unitaire dans chaque région contre les prétentions de l’OMC visant à intégrer la santé, l’éducation, particulièrement l’enseignement supérieur dans la mondialisation libérale de l’AGCS lors de la rencontre de Cancun des 10 au 14 septembre.
  • Le Secrétariat national confirme la tenue de la réunion des responsables de section le vendredi 26 septembre à Paris, et demande de prendre toute mesure pour en faire un rendez-vous majeur d’action et de mobilisation.
  • La dynamique de syndicalisation doit être amplifiée, dès les premières semaines de rentrée. Avec un effectif de 6180 syndiqués en cette fin d’exercice, le SNESUP est renforcé de plus de 500 nouveaux adhérents. Le Secrétariat National appelle les sections syndicales à s’engager dans une large action de syndicalisation. La nécessité de développer le mouvement social, de lui donner dans un nouveau souffle dans l’enseignement supérieur et la recherche, appellent un renforcement du SNESUP, le développement rapide de ses initiatives dans chaque établissement.