Appel de Toulouse pour le droit à l'éducation en Palestine

Publié le : 13/10/2006


APPEL DE TOULOUSE POUR LE DROIT A L' ÉDUCATION
EN PALESTINE


Appel à développer la coopération entre universitaires français et palestiniens


(Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes-
CICUP ) dont le SNESUP est membre

13 octobre 2006

Malgré le silence des grands médias et de nos institutions nationales et européennes,
la situation dans les territoires palestiniens sous occupation est chaque jour
plus grave, c'est une catastrophe humanitaire. L'offensive militaire israélienne
" Pluie d'été " a frappé et continue de frapper une société déjà durement
affectée par le blocus économique mis en place suite aux élections de mars qui
ont porté le Hamas au pouvoir. Ce blocus opère toujours : l'union européenne
et les USA ont gelé leurs subventions ; Israël retient le produit des taxes
sur les marchandises ; sous la pression des USA les banques arabes à l'étranger
ne remettent plus de fonds à l'Autorité palestinienne. A Gaza, une des régions
les plus peuplées du monde, le siège israélien est tel que la population est
au bord de la famine. Les rares moyens que les habitants avaient de gagner leur
vie ont disparu. Dans un rapport récent, la Banque mondiale affirme que la Cisjordanie
et la bande de Gaza seront confrontées à une année de récession économique sans
précédent.

En 2006, les revenus réels diminueront d'au moins un tiers et la pauvreté affectera
près de deux tiers de la population. A ce blocus économique, s'ajoutent les
destructions d'infrastructures civiles, y compris écoles et universités, les
bombardements quotidiens et les incursions de l'armée israélienne qui visent
à terroriser la population civile. Cette tragédie est occultée par les médias
occidentaux qui focalisent l'attention de la population mondiale sur les guerres
du Liban et d'Irak.

Cette situation a des conséquences désastreuses sur le droit à l'éducation.
Début septembre, la rentrée scolaire a été marquée par une grève des professeurs
qui réclament leurs salaires impayés depuis plus de 7 mois. En ce qui concerne
l'enseignement supérieur ce secteur a été dramatiquement touché par l'occupation
militaire, les couvre-feux, la construction du mur, la fragmentation de Jérusalem
et les destructions d'infrastructures auxquelles s'ajoutent maintenant les obstacles
aux communications via Internet. A l'isolement des établissements universitaires
au sein des territoires sous occupation, s'ajoute l'isolement international,
les enseignants palestiniens peuvent de moins en moins sortir. Le nombre de
projets internationaux se réduit fortement ainsi que les financements. Avant
le boycott de l'Autorité palestinienne par les instances internationales, cette
dernière attribuait une dotation permettant 3 mois de fonctionnement par université.
En 2006 les universités n'ont obtenu aucune dotation. Cette situation va peser
sur les années à venir, la formation d'enseignants et de médecins va être compromise.
Elle va peser aussi sur la vie démocratique du pays car les universités sont
des lieux d'apprentissage de la démocratie.

Ce qui se déroule en ce moment, n'est pas une guerre, c'est l'anéantissement
d'une population civile exposée sans défense à la cinquième armée du monde.
Dans ce contexte, nous, universitaires du CICUP (Collectif Interuniversitaire
pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes), appelons nos collègues
à rompre le mur du silence :
- en développant l'information sur la situation du droit à l'éducation en Palestine
occupée dans leurs établissements ;
- en développant les actions de solidarité et de coopération avec la communauté
éducative palestinienne (coopérations, jumelages, invitations de collègues,..)
;
- en interpellant les élus pour faire cesser cette situation scandaleuse.

Les Palestiniens contraints par la communauté internationale à renoncer à une
partie de leur territoire au profit de l'état d'Israël, devraient, en vertu
des conventions de Genève et de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme,
bénéficier de l'appui de celle-ci quant au respect des droits reconnus à tous
les êtres humains. Le respect des droits nationaux du peuple palestinien doit
conduire à l'application de toutes les résolutions des Nations Unies.

Les crimes commis par l'armée israélienne doivent être punis.

 


Avec le soutien du Collectif Palestine 31 : Association des Palestiniens 31,
AFPS, CCFD, CCIPPP, GUPS, LDH, Mouvement de la Paix (Comité départemental 31),
MRAP, Terre et Horizon, FSU, Solidaires, UD-CGT, LCR, Motivé-e-s, PCF, Les Verts
; ainsi que l'association Amitié France Tunisie, CHAMS,Toulouse (Connaissance
de l'Homme afin d'entreprendre des Actions Mondiales Sensibles en faveur de
la paix), APJ (Association des américains pour la paix et la justice), le CVPR-PO
(Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient), les Enseignants
pour la Paix de Midi-Pyrénées et l'AAW (American Against War, Paris).