Appel CA du 12/09
Commission Administrative (CA)
du 12/09/2003
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Dans la continuité du mouvement du printemps
et de l’été,
une rentrée dans l’action
La rentrée 2003 s’engage dans le prolongement des mouvements sociaux du printemps et de l’été contre la réforme Fillon sur les retraites, les projets gouvernementaux de décentralisation dans l’éducation, la remise en cause des acquis sociaux tels que ceux des intermittents du spectacle, et la multiplication des plans de licenciement. La mobilisation du Larzac et les initiatives alter-mondialistes à Cancun montrent la profondeur et la force du mouvement pour une alternative au néolibéralisme initié, en France, par le gouvernement et le MEDEF.
Cette dynamique de l’action est décisive : après le report des projets concernant les IUFM et la formation des maîtres, en cette rentrée, le ministère recule, suspend la baisse drastique des Allocations Logement pour les étudiants et reporte la mise en œuvre d’un volet de la décentralisation. Le gouvernement n’a pas les mains libres, et cela doit nous encourager à développer l’action sur l’ensemble des questions décisives pour la situation des salariés, la protection sociale, les services publics, l’enseignement supérieur et la recherche.
La catastrophe sanitaire de l’été montre à quel point, au lieu de les comprimer au nom de la baisse des prélèvements obligatoires, il faut au contraire garantir les moyens de financement des services publics et collectifs. Les réductions d’impôts vont dans le sens contraire et aggravent les inégalités sociales. S’ajoutant aux restrictions du budget 2003, aux gels et annulations de crédits qui les ont amplifiées, les premières annonces relatives au budget 2004 de l’enseignement supérieur (pas de création d’emplois d’enseignants, réduction du nombre de chercheurs statutaires et d’IATOS, etc.) constituent une régression sans précédent.
Cette asphyxie budgétaire accompagne des projets marqués du sceau du libéralisme :
- modulation des services des enseignants-chercheurs, pour
déréglementer et alourdir les charges de service, menacer
l’activité de recherche d’un grand nombre de collègues
;
- avec la mise en œuvre du LMD 3-5-8 et la loi dite de « modernisation universitaire » ; dénaturation du service public de l’enseignement supérieur par la mise en concurrence des établissements et par la remise en cause effective des diplômes nationaux et des garanties statutaires.
Le SNESUP appelle les personnels du supérieur à s’associer à la démarche syndicale de lutte, de résistance et de proposition, à poursuivre et développer le dialogue avec les étudiants à propos des « réformes », à participer aux luttes organisées sur tous les terrains économiques, sociaux, culturels ou éducatifs :
- contre toute application de la loi Fillon sur les retraites, contre la suppression de jours fériés, contre les retenues de salaire, contre la décentralisation des TOS, contre les projets menaçant le service public d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que les statuts des personnels ;
- pour des moyens budgétaires permettant l’essor de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
- pour un véritable débat dans la communauté universitaire et dans le pays sur la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures, sur les développement et fonctionnement démocratique du service public d’enseignement supérieur et de recherche.
C’est dans cette perspective que le SNESUP appelle les personnels à s’engager dans :
- les mobilisations, en particulier sur le projet de budget 2004 ;
- la préparation du Forum Social Européen de Saint-Denis de novembre ;
- la construction au plan européen des relations d’actions communes avec les organisations syndicales et le mouvement associatif pour imposer la logique de service public dans l’enseignement supérieur et la recherche, à commencer lors du Contre-Sommet de Berlin des 18, 19 et 20 septembre 2003 ;
- l’organisation des ASSISES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR au premier trimestre de l’année universitaire 2003/2004.