Agir contre la précarité dans la fonction publique
La FSU a organisé une journée de mobilisation le 5 juin 2024, spécifiquement centrée a tour des questions de précarité, et pour demander un plan de titularisation alors que le recours aux contractuel·les augmente, et ce dans tous les ministères, établissements et collectivités territoriales, dans la ligne de la loi de transformation de la fonction publique de 2019 qui organise la concurrence entre emploi statutaire et contractuel.
Le nombre de contractuel·les augmente, dans toute la fonction publique : il atteint maintenant 22 % des emplois, soit 1,2 million d’agent·es, alors qu’ils et elles ne représentaient que 17 % en 2011. La précarité de l’emploi, qui empêche l’indépendance d’esprit nécessaire au service public, est de plus un facteur d’aggravation des inégalités : 70 % des contractuel·les de la fonction publique sont des femmes, souvent en CDD (plus de la moitié) et à temps partiel (deux fois plus souvent que les fonctionnaires), qui peut, dans beaucoup de cas, être subi. Certains emplois n’existent même que sous forme de contrats à durée déterminée, rendant impossible toute sortie de la précarité.
70 % des contractuel·les de la fonction publique sont des femmes, souvent en CDD et à temps partiel.
UNE MOBILISATION À CONSTRUIRE, DES MANDATS CLAIRS
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, a rappelé l’importance de l’emploi statutaire et notre demande d’un plan de titularisation, comme il a pu en exister d’insuffisants par le passé (Le Pors, Perben, Sapin, Sauvadet). Ce constat a ensuite été décliné, en particulier sur les combats en cours dans le secondaire, comme autour des assistant·es d’éducation (AED), qui ont du mal à faire respecter leurs missions, leurs horaires et leur professionnalité, et des accompagnant·es des élèves en situation de handicap (AESH), pour lesquel·les la FSU réclame la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B. Alors que la précarité et la mise en concurrence des statuts mettent à mal le service public, la FSU et ses syndicats natio-naux ont des mandats clairs et construits. Alors que la notion de service public revient au cœur du débat public, c’est à nous de construire une mobilisation large pour les faire vaincre, contre les coupes budgétaires et la destruction des statuts collectifs !
LA PRÉCARITÉ DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
L’enseignement supérieur n’échappe pas à la contractualisation : sans compter les vacations (d’enseignement ou administratives) qui restent un important vecteur de précarisation, 35 % des agent·es de l’enseignement supérieur sont sous contrat – et même 40 % parmi le personnel Biatss. Cela fait de nous le service public le plus précarisé, et n’est pas étranger à la difficulté des recrutements administratifs, en particulier en région parisienne. C’est pourquoi les syndicats de la FSU demandent des recrutements, des titularisations avec ou sans concours selon les catégories et l’ancienneté pour remplir les besoins pé-rennes, et la création de statuts non précaires là où ils n’existent pas, comme pour les agent·es contractuel·les sur budget (ACB) dans les centres de formation des apprenti·es (CFA) de l’enseignement supérieur agricole. Il y a deux ans, déjà, aux Assises de la précarité dans l’enseignement supérieur, nous disions que nous ne pouvions plus continuer ainsi. La situation a pourtant empiré, avec un gouvernement qui cherche à expérimenter de nouvelles formes de contractualisation.
par le sous-secteur Agents Non Titulaires