Défendre sans relâche les libertés universitaires
Sous l’impulsion des députés Horizons, une commission d’enquête relative au respect des valeurs de la République et du pluralisme dans l’enseignement supérieur devrait se mettre en place en juin, avec comme objectif d’identifier « les pressions et influences idéologiques qui pèsent sur l’écosystème universitaire », mais également « d’évaluer l’étendue et les fondements de la recrudescence des faits qui remettent en cause les valeurs de la République et le pluralisme » dans le supérieur (sic) ! L’enseignement supérieur serait en pleine dérive…
La mise en place d’une telle commission, vraisemblablement pilotée par un député LR, est un signal qui, en jetant l’opprobre sur l’université, favorise les formations privées et accroît les craintes de mise sous tutelle de l’université à un moment où le débat est plus que jamais nécessaire.
Stigmatisation des universitaires
Vouloir encadrer l’expression des universitaires et les débats au sein des universités revient non seulement à stigmatiser les universitaires mais plus encore à attaquer frontalement leur liberté d’expression et leur liberté académique. L’indépendance des enseignant·es-chercheur·ses (EC), principe consacré par le Conseil constitutionnel, est un des fondements de leur capacité à produire du savoir et à le diffuser. Nul ne saurait le remettre en cause.
Plutôt que de mettre en place des commissions d’enquête ou des chartes instituant le doute et accusant en creux les universitaires, le SNESUP-FSU appelle à assurer les conditions du débat et à le nourrir. Il est en effet essentiel que les opinions et les connaissances puissent s’exprimer et se confronter dans la perspective de former des citoyen·nes aptes à prendre des décisions éclairées.
L’indépendance des EC est un des fondements de leur capacité à produire du savoir et à le diffuser.
Pétition
Le SNESUP-FSU apporte ainsi son soutien aux universitaires mis·es en cause, diffamé·es voire harcelé·es, ainsi qu’aux étudiant·es abusivement mis·es en garde à vue ou poursuivi·es par leurs établissements pour avoir voulu débattre sur leur lieu d’études. Il invite à signer sans attendre la pétition « Stop à la criminalisation de la solidarité étudiante dans nos universités !», qui a recueilli largement plus de 1 000 signatures.
Le SNESUP-FSU exprime enfin sa solidarité et apporte son soutien aux universitaires de toutes nationalités qui appellent à la paix au Proche-Orient et en Ukraine, et notamment aux universitaires palestinien·nes, ukrainien·nes, israélien·nes et russes qui se mobilisent pour que les conflits s’arrêtent, au péril de leur activité scientifique et pédagogique, voire de leur vie.
Par Caroline Mauriat et Anne Roger, cosecrétaires générales