Budget 2025 : le principe d’austérité courante

Publié le 30 août 2024

Le Premier ministre démissionnaire vient d’envoyer aux ministères des « lettres plafonds » destinées à préparer un budget pour 2025 et reconduisant pour l’essentiel les crédits alloués pour cette année malgré la crise sociale, politique et démocratique majeure inédite dans laquelle Emmanuel Macron a plongé le pays. Comme si les élections de juin et juillet n’avaient pas eu lieu, le gouvernement démissionnaire s’obstine dans le déni de réalité et instaure le principe de l’austérité courante.

Il y a pourtant urgence à répondre à l’enjeu de justice sociale et climatique. La dernière loi sur les retraites doit être abrogée et la nécessaire réforme fiscale dégageant des ressources nouvelles par une juste contribution des plus riches doit enfin être mise en chantier. Il s’agit notamment de financer et de renforcer tous les services publics, dont celui de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), de revaloriser les métiers, les carrières et les rémunérations des personnels de la fonction publique pour répondre entre autres à la crise de recrutement générée par des années de politique dogmatique d’austérité.

Le SNESUP-FSU demande le déploiement d’un plan massif de recrutement de personnels titulaires toutes catégories confondues.

Pour la FSU, une des priorités est de dégager 50 milliards d’euros de recettes fiscales pour revaloriser la valeur du point d’indice de 10 % dès 2025 (environ 20 milliards) et renforcer par une dotation d’urgence de 30 milliards les moyens alloués aux services publics, pour garantir leur qualité et leur accessibilité partout sur le territoire en finançant les infrastructures comme en créant tous les emplois nécessaires.

DÉGAGER 50 MILLIARDS D’EUROS

Dans l’ESR, le SNESUP-FSU demande le déploiement d’un plan massif de recrutement de personnels titulaires toutes catégories confondues – 6 000 par an jusqu’en 2035 –, dont 12 000 immédiatement, pour accueillir les 150 000 étudiant·es qui, aujourd’hui, ne trouvent pas de place dans le service public de l’ESR. Le budget de la Mires doit également être augmenté de 2 milliards d’euros pour que les missions de recherche et de formation puissent être assurées partout sur le territoire et pour mettre fin aux nombreuses inégalités  entre les établissements, les étudiant·es et les personnels.

par Anne Roger et Caroline Mauriat, cosecrétaires générales