Dossier de rentrée 2010 : Recherche

Publié le : 08/10/2010

Secteur Recherche

 

par Marc NEVEU (recherche@snesup.fr )

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Si on veut faire un bilan de l'année passée, commençons par l'été 2009 et allons jusqu'à la rentrée 2010. On trouvera bien évidemment une cohérence forte dans les attaques du gouvernement contre le système de recherche public constitué par les universités et les organismes, malgré une impéritie qui laisse l'ensemble des structures sans articulation lisible pour la communauté scientifique.

1. Décret organique du CNRS

Malgré une résistance acharnée des syndicats, des personnels, des instances, malgré l'avis du CSRT(1), le décret organique régissant le CNRS (paru le 1er Novembre 2009) lui supprime sa capacité d'évaluer la qualité et la pertinence des recherches en son sein en les confiant à l'AERES. Le décret entérine l'organisation du CNRS en 10 instituts pour lesquels les programmes interdisciplinaires semblent très aléatoires, faute de moyens. Il met la priorité sur une gouvernance administrative (un président) au détriment de la fonction scientifique réduite (un seul directeur délégué est choisi en raison de ses compétences scientifiques) (2)

2. Alliances

Construites sur le schéma de la SNRI fixant les axes prioritaires de recherche, elles ont pour objet de court-circuiter les organismes dans la définition stratégique et prospective de la recherche. Ces structures animées par des personnalités nommées de façon arbitraire, sont construites avec un manque de transparence vis-à-vis du personnel de la recherche qui ne peut y voir que des instruments de pilotage technocratique déconnectés de la vie des laboratoires et restreignant la liberté de la recherche (3,4). L'ANR sera là pour financer les projets retenus par les Alliances dans le cadre des priorités de la SNRI.

3. PRES

Parallèlement, la course aux PRES (5) continue. Pilotés par des structures aussi peu démocratiques que possibles (EPCS, Fondations de Coopération Scientifique), ils visent à réorganiser l'enseignement supérieur et de la recherche selon le mode de la concurrence, de la « rationnalisation » etc...en faisant la part belle aux Partenariats Publics Privés. Les pôles de compétitivité sont là pour assurer la labellisation des projets « éligibles » dans la plupart des PRES (avec soutien des collectivités territoriales) au détriment des projets jugés non prioritaires par les « décideurs » des pôles de compétitivité (les entreprises).

4. Grand Emprunt

La fin de l'année universitaire 2009 a vu le lancement des appels d'offre pour le Grand Emprunt. Toujours dans le cadre de la SNRI, organisée en appels d'offre pour les équipements d'excellence (Equipex) et les laboratoires d'excellence (Labex), en attendant les initiatives d'excellence (ex campus d'excellence) (6), cette opération scandaleuse (7) vise à accélérer la transformation de l'enseignement public et de la recherche en 5 à 10 campus où pourront être menées des activités de recherche et en Pôles de Formation de Proximité (collèges universitaires) (8) .

5. Et le SNESUP dans tout ça ?

Un premier bilan des PES et Chaires Mixtes a été fait l'an passé. Il faut que nous le poursuivions, en même temps que nous recensons les problèmes liés aux Comités de sélection.

Suite au Congrès de Dijon, le secteur recherche axe son travail dans un premier temps en commun avec les secteur Services Publics sur les missions des établissements, sur les structures de recherche (PRES, Alliances, « Truc-en-ex »), sur les coopérations public-privé en recherche, sur l'articulation national-régional (impulsions régionales et coordination nationale pour la recherche industrielle, etc...

En ce qui concerne le Grand Emprunt : nous allons demander à nos élus (CS notamment) les infos concernant les Appels à Projets dans les établissements. Il est essentiel d'avoir une information complète remontant des collègues, notamment sur les conditions des appels (exigence de débats dans les établissements, principes ou conditions d'attribution etc...)

En ce qui concerne les laboratoires : nous commençons à recencer les UMR et EA où se trouvent des camarades pour savoir s'il y a des conseils de labos, avec fonctionnement démocratique (en particulier qui propose des projets et qui les valide, etc....Nous commençons aussi à dresser un état des disciplines : celles qui majoritairement fonctionnent avec de enseignants-chercheurs et des chercheurs en structure labo, celles qui fonctionnent avec des E-C hors labo (dans ce cas les E-C sont ils hors labo volontairement ou sont ils exclus?)

6. Élections au Conseil Scientifique et aux Conseils d'Instituts du CNRS :

Les résultats « excellents » pour le SNESUP et le SNCS (81 élus sur 97 sièges) illustrent l'implantation de nos organisations dans l'ensemble de la communauté scientifique et démontrent une représentativité incontestable chez les chercheurs et les enseignants-chercheurs. Ce résultat engage nos organisations syndicales à représenter l'ensemble de la communauté scientifique, dans la diversité de ses champs disciplinaires, sur la base de notre profession de foi largement soutenue par ce scrutin. (9)