Référentiels licence : une élaboration dans la plus complète opacité

Publié le : 26/05/2011


Référentiels licence : une élaboration dans la plus complète opacité

À un mois de la date annoncée par la ministre pour la présentation au CNESER d'une nouvelle version de l'arrêté licence devant intégrer des éléments de cadrage national et notamment des référentiels de formation, le SNESUP proteste contre la méthode adoptée par le ministère pour élaborer ces référentiels.

Alors que certains projets de référentiel commencent à circuler dans la communauté universitaire, force est de constater que ceux-ci sont élaborés dans la plus complète opacité. Sont tenues à l'écart, tant les organisations représentatives de la communauté universitaire que les instances légitimes la représentant comme le CNESER et le comité de suivi licence qui en émanent. En effet, alors que le comité de suivi licence avait précédemment été maître d'œuvre dans l'élaboration d'un référentiel pour le domaine LLSH avec une déclinaison plus spécifique pour l'histoire, travail qui, tant par la méthode suivie que par le résultat produit, avait suscité un large accord, le MESR a une nouvelle fois pris l'initiative de le contourner en nommant les personnes chargées de cette tâche. Le SNESUP dénonce ce procédé, ainsi que l'absence totale de concertation sur le cahier des charges transmis au petit nombre d'experts nommés.

En outre, afin de se prévaloir de l'avis de sections du CNU et de sociétés savantes, certains des responsables chargés de rédiger les référentiels, les ont saisies pour avis sans que les modalités de cette consultation aient été arrêtées. Le SNESUP rappelle que la mission du CNU n'est pas d'intervenir sur les contenus de formations, et donc que l'instrumentalisation de sections CNU pour la validation des référentiels est inacceptable. Il considère que la consultation des sociétés savantes sur tel ou tel programme de licence ne remplace pas une consultation de l'ensemble des collègues d'une discipline.

La modification de l'arrêté Licence est un enjeu essentiel pour l'avenir des jeunes. Il faut donc prendre le temps et les formes pour consulter la communauté universitaire et les étudiants.

Paris, le 25 mai 2011