Tunisie : Le gouvernement français doit sortir de sa réserve

Publié le : 13/01/2011


Tunisie :
Le gouvernement français doit sortir de sa réserve

Face aux revendications les plus élémentaires, le pouvoir tunisien oppose
la violence : des dizaines de morts déjà, la presse muselée, les
internautes pourchassés.

Ces événements nous rappellent la nature du pouvoir tunisien : népotisme,
corruption, répression et totalitarisme.
Le régime économique, celui d'un bon élève du FMI, marqué par un manque
d'investissement public, favorise l'enrichissement d'une minorité et ne
permet pas de répondre aux besoins de la population. Il s'accompagne d'un
abandon de certaines régions et laisse de nombreux diplômés sans emploi.

Avec le peuple tunisien, nous réclamons la levée des fermetures des
universités et des écoles, la libération des manifestants et des
opposants incarcérés et l'arrêt des mauvais traitements, le respect des
droits et libertés élémentaires (grève, liberté de la presse…), la
satisfaction des revendications des syndicats. Les responsables des
massacres doivent être identifiés et condamnés.

Il est temps que le gouvernement français dénonce la répression et cesse
un silence complice. Le SNESUP entretient des relations suivies avec ses
homologues du Maghreb Il rencontrera prochainement la FGESRS à Tunis et
soutiendra sa revendication d’une université libre, démocratique au
service du développement humain, social et économique.

Avec nos collègues de la FGESRS*, avec l'Union générale des travailleurs
tunisiens (UGTT), nous dénonçons la politique répressive du gouvernement
tunisien. Nous exprimons notre pleine solidarité aux familles des
victimes et notre soutien aux mouvements spontanés des populations et aux
actions de la société civile, comme le rassemblement massif des avocats.

Le 12 janvier 2011

* : FGESRS: Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la
recherche scientifique