Déclarations de la CPU : le SNESUP demande le respect des missions des enseignants-chercheurs

Publié le : 20/12/2014


"Le SNESUP-FSU mettra tout en œuvre pour que les procédures nationales de gestion des carrières des EC soient renforcées et que l'indépendance des EC soit garantie."

Les propositions de la conférence des présidents d'université (CPU) sur le recrutement, la formation et les carrières des enseignants-chercheurs (EC), révélées par la dépêche AEF du 11/12/2014, appellent plusieurs commentaires.

Si l'attention portée à la formations initiale et continue pour les EC résonne avec la revendication portée par le SNESUP-FSU en la matière, il convient cependant de s'interroger sur la nécessité « d'imposer une formations à la pédagogie ou au management ou à la transmission de connaissances » à « tous les doctorants » ou sur la pertinence de « formations spécifiques » pour les nouveaux collègues sans les accompagner de décharges d'enseignement systématiques.
Le SNESUP-FSU rappelle que la formation initiale ou continue ne peut se faire sous la forme d'un bénévolat permanent en sus des charges déjà lourdes qui pèsent sur les doctorants ou les EC.

D'autres propositions de la CPU se heurtent à une opposition résolue du SNESUP-FSU.
Il en est ainsi du processus de recrutement qui supprime la qualification par le Conseil National des Universités et propose une usine à gaz purement locale, contrôlée par les directeurs de laboratoire et d'UFR, qui s'inscrit dans le cadre d'une autonomie renforcée souhaitée par la CPU.
Quant à la révision locale des « référentiels horaires ou la mise en cause des statuts « quant à la durée et au calcul du temps de travail », elles se heurteront à la même opposition du SNESUP-FSU que leur alter-ego qu'est la modulation des services.

Le SNESUP-FSU rappelle que les procédures nationales et le statut national des EC sont des garants de leur indépendance. De ce fait, des référentiels ou des durées de travail individualisées, et définis en fonction de contextes locaux sont inacceptables.

A l'évidence, la CPU rêve de jouer un rôle d'employeur tout puissant vis à vis de tous les personnels. Il est vrai qu'en proposant, en décembre 2013, la signature d'un protocole social - que la FSU a refusé de signer - entre la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, la CPU et les organisations syndicales de l'ESR, le ministère a pour le moins semé le doute.
Le SNESUP-FSU rappelle que le ministère de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche est le seul employeur des EC, fonctionnaires d'Etat, et qu'il doit assumer pleinement cette responsabilité.

Le SNESUP-FSU mettra tout en œuvre pour que les procédures nationales de recrutement, de gestion des carrières et de définition des statuts et missions des EC soient renforcées et que l'indépendance des EC soit garantie.


Paris, le 19 décembre 2014